L'actualité en continu du pays de Brive


1000 ans d’une histoire riche autour de Saint Martin

introLe Musée Labenche accueillait cet après-midi salle Jean-Baptiste Treilhard, la dernière des conférences du cycle programmé en rapport avec l’exposition “l’Eglise dans le bas-Limousin au moyen-âge” qui se tient aux archives municipales. Elle était centrée sur la collégiale Saint Martin l’Espagnol et son rôle dans l’histoire de la ville.

Collégiale St MartinLa salle était comble, à tel point qu’il a fallu aller chercher des chaises supplémentaires, et encore cela n’était pas suffisant. Certains sont restés debouts pour écouter Anne Massoni, maître de conférences à l’université de Limoges, spécialiste du monde médiéval et notamment de la religion à cette époque.

Durant près de 2 heures, Anne Massoni a dressé le portrait de la collégiale Saint Martin.

Pourquoi collégiale d’ailleurs ? Et bien parce qu’en fait, contrairement à ce que beaucoup pensent et à ce que l’on peut lire ici ou là, il n’y a jamais eu de moines à Brive. Les religieux, présents dès le 6e siècle, étaient des chanoines et des clercs. Ils vivaient ensemble, dans des bâtiments communs, et partageaient bien entendu un même lieu de culte. Ce groupe fonctionnait comme un collège, dans le sens collégial du terme, et donc son église était logiquement une collégiale.

carré intervenanteC’est l’évêque de Limoges qui décida d’envoyer quelques uns de ses clercs et chanoines à Brive. Son but était d’encadrer une communauté chrétienne de plus en plus importante, installée sur les bords de la Corrèze depuis le martyr de Martin l’Espagnol, ce jeune converti qui voulait évangéliser les peuples païens du bassin et qui fut décapité pour cela au 5e siècle. Moins de 100 ans plus tard, sa tombe, située selon la légende à l’endroit même de la collégiale, attirait un grand nombre de pèlerins qui se sédentarisaient sur place.

Des ouailles que l’évêque ne pouvait pas laisser sans berger !

Les chanoines, de plus en plus nombreux eux aussi, vont peu à peu façonner le centre de la ville autour de la collégiale. Au fil des siècles, essentiellement du 12e à la fin du 15e, ils vont construire et développer le bâti. Réfectoire, logements, communs… L’emprise foncière va s’étendre en s’appuyant sur le bâtiment cultuel. On en en voit d’ailleurs aujourd’hui encore les traces (photo de gauche).Détail collégiale Cet ensemble s’appelle un moustier. C’est l’équivalent d’un monastère en terme architectural mais, rappelons-le, il ne s’agit pas pour Brive d’une communauté monastique, même si le style de vie s’en approche. D’ailleurs les chanoines (clercs) adopteront eux aussi une règle de vie commune, un peu à l’écart du monde, mais ce sera celle Saint Augustin. Ils deviendront ainsi ce que l’on appelle un clergé régulier.

On s’aperçoit, en écoutant l’exposé très précis de l’universitaire, qu’en fait, le Limousin, la Corrèze et Brive, présentent aujourd’hui un visage qui trouve ses origines à cette époque où l’Eglise, par son développement, a structuré des centres de fixation géographiques et démographiques.

Un rôle majeur dont, au-delà de cette conférence, on a une idée très précise en découvrant l’exposition sur “l’Eglise en bas-Limousin au moyen-âge”, qui se tient aux archives municipales pour 2 jours encore.public

Patrick MENEYROL

Patrick MENEYROL

Mot clé

Laisser un commentaire

neuf − six =