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Daddy, i’ve seen… Robyn Orlin

Ce soir, aux Trois provinces, Robyn Orlin a apporté avec son spectacle Daddy, i’ve seen... une touche finale des plus loufoques à Danse en mai. Dommage, car pendant toute la semaine, on s’était habituait à voir la danse s’inviter sur le devant de la scène et sur tous les tons. On en redemande.

Autant vous le dire tout de suite: on ne s’attendait pas à ça. Bien sûr, on avait lu que Robyn Orlin était considérée comme l’enfant terrible de la danse sud-africaine, qu’elle était même surnommée là-bas “l’irritation permanente”. Oui, on savait aussi qu’elle plaçait la mixité au cœur de son travail, mélangeant dans ses spectacles noirs et blancs, hommes et femmes, minces et gros et tous les âges… On a eu droit à du complètement loufoque, du crescendo dans l’outrance, du vrai bon mauvais goût, du délirant.

Le spectacle a commencé avec l’entrée, dehors dans la file d’attente. Une Sud-africaine blanche so british s’égare dans le public avec ses lunettes de bigleuse. Dedans, les spectateurs découvrent une scène autour de laquelle ils se placent comme ils peuvent, assis par terre ou debout. Sur la scène à nue, une diva de la danse filiforme souriante façon Grace Jones et un chaman balayeur lancé dans quelques incantations. Et quand un mobile sonne dans le public, ça fait parti du jeu. Déboulent alors un assistant débordé, puis un autre danseur noir et notre Sud Africaine qui s’était perdue dans les coursives… Plus tard, s’ajoutera une doudou dodue en mal d’amour. Il faut suivre.

Les costumes se jettent pour mieux se changer. On passe de la robe longue au slip léopard, du tutu à la nuisette… Les danseurs s’amusent aussi avec le public, le fait se lever, bouger les mains, à droite, à gauche, danser sur scène… Un groupe de bourrée limousine s’invite et déloge nos danseurs…

Derrière la loufoquerie, il y a les messages et rien n’est épargné: “Samba, le sans-papier sénégalais, l’immigré qui vient travailler en France, fait des ménages et travaille le dimanche, au nom de la liberté, au nom de l’égalité, au nom de la fraternité.” C’est grinçant à souhait, jamais gratuit. Un beau final!

Ah! Au fait, le titre exact du spectacle est Daddy, i’ve seen this piece six times before aind i still don’t know why they’re hurting each other… En français: “Papa, j’ai déjà vu cette pièce six fois et je ne comprends toujours pas pourquoi ils se font du mal…” Vous comprenez mieux?

Marie Christine MALSOUTE

Marie Christine MALSOUTE

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