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Buron à “l’appart”

expo BuronC’est l’une des 4 expositions photo qui se déroulent pendant le festival Icare qui commence aujourd’hui. Vincent Buron et son appareil photo, un Rolleiflex de 1963, c’est une histoire d’amitié, pour ne pas dire d’amour, qui dure depuis 20 ans. Une histoire discrète puisque c’est la première fois qu’il expose. Un moment rare à ne pas rater à la galerie “l’Appart”.

enfantDifficile de partager une passion, la crainte de s’imposer, le désir de ne pas obliger le regard des autres. Une dizaine de clichés. Pas plus. Des tirages en noir et blanc. Des rencontres. Vincent Buron les montre pour la première fois au grand public. L’homme est discret comme souvent ceux qu’anime une passion.

Pourtant, c’est un court, mais beau voyage auquel Vincent Buron nous conduit au travers de ses photos. D’abord la Chine. Un pays où il part à l’âge de 25 ans, en 1993. Une envie de découverte. Lui qui n’avait jamais vraiment voyagé, il se tourne vers l’aventure. Sans le sou ou presque, le sac sur le dos, et le Rolleiflex dans ses bagages, son seul objet de valeur. Un appareil mythique et déjà une histoire.  C’est l’un de ses voisins parisiens, un financier, très riche, et qui s’était fait un devoir d’acheter tout ce qui se faisait de mieux, qui lui a fait ce cadeau. Depuis, il fait partie de sa vie.

“Ce Rolleiflex est venu à moi”

Cette première aventure, sorte de “voyage initiatique” dit-il, le mènera durant un an au “pays du milieu” puis un peu partout en Asie du Sud-Est. Vincent Buron voyage, découvre, rencontre. Ce n’est pas un homme à “mitrailler” ce qu’il voit. Il déclenche peu. Si son but est de photographier, il ne le fait souvent que lorsque les conditions sont remplies à ses yeux, en faisant toujours en sorte de ne pas “voler” la photo. “Déjà parce qu’avec un Rolleiflex, il faut être prêt du sujet, un mètre environ, ensuite parce que prendre un cliché, c’est avant tout un échange, un dialogue. La plupart du temps, je déclenche l’appareil après avoir rencontré les gens, comme cette chinoise, qui avec son mari m’ont prêté leur lit pendant 3 nuits, ou cette femme Yéménite, avec qui j’ai pris le thé pendant trois quart d’heure avant de la photographier”.Portrait du photographe

Des voyages, une connaissance, des connaissances, qu’il couche sur papier glacé, mais qui sont avant tout dans son cœur et dans sa tête. Des “amis du monde” car après la Chine, il y aura le Yémen et notamment la somptueuse et déroutante île de Socotra, puis Haïti, “un pays si dur, si pauvre” où le photographe s’interdit de faire certaines photos, très belles mais quelque part faciles dans un pays comme celui-là, et surtout trop voyeuristes.

Par sa passion, par son métier (il travaille dans le cinéma), Vincent Buron peut succomber avec délice à ce “virus” du voyage qui le tient depuis 2 décennies. L’occasion de faire de nouvelles photos qu’il acceptera peut-être de faire découvrir.

En attendant, sa passion est à partager à la galerie “L’Appart“. Galerie qui, pour le festival Icare, restera ouverte dimanche après-midi.

reflets

Patrick MENEYROL

Patrick MENEYROL

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