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A d’Arsonval, l’option théâtre monte en scène

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Depuis 14 ans, le lycée d’Arsonval propose une option facultative théâtre, de la seconde à la terminale. Elle est tellement demandée que ses effectifs vont doubler à la prochaine rentrée. Un réel épanouissement pour les élèves venus de toutes les sections et un vrai atout pour l’établissement qui compte valoriser son pôle “artistique”.

 

“Nous devons être un des seuls lycées de la région à avoir plus de 50% des élèves qui pratiquent un enseignement artistique. Ils sont plus de 600 sur les 1200″, assure le proviseur Guy Galeyrand. L’option théâtre en compte 122, en seconde, première et terminale.

Arsonval theatre2Certains viennent spécialement à d’Arsonval pour cette option“, confirme Marie-Christine Vélu, professeur de français et de théâtre, qui en était à l’initiative en 2002. “Il y a une demande très forte. L’an dernier, nous avons dû refuser des candidatures, mais nous allons doubler les effectifs à la rentrée prochaine.”

D’autant que la particularité de cette option est d’être ouverte aux élèves de toutes les sections, littéraires, économiques comme scientifiques. “C’est ce qui en fait sa richesse. Chacun amène sa propre vision du théâtre. Elle est ouverte à tous, même aux débutants. On peut l’intégrer en seconde, comme en première ou en terminale. Et si beaucoup y prenne un réel plaisir, ça n’en reste pas moins du travail, bien plus que les trois heures de cours par semaine, une en théorie et les deux consacrées à la pratique. Avec un cursus accompagné en doublon par un professeur de théâtre du lycée et un professionnel venu l’extérieur. Une école de l’acteur.

“Les élèves doivent lire du classique comme du contemporain, voyager dans la littérature, aller au théâtre, nous allons d’ailleurs à cinq soirées des Treize Arches, étudier les textes, réaliser des fiches d’analyse… Elle est facultative peut-être, mais c’est une vraie option”, s’enflamme Marie-Christine Vélu.

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“Ils y développent leur esprit critique. Pour pouvoir jouer un autre, ils doivent travailler sur les émotions. Ils apprennent ainsi à se connaîtres’écouter, se comprendre, se soutenir, s’entraider. Des liens différents se créent. Surtout, ils y acquièrent une certaine assurance et développent leur autonomie”, constate l’enseignante très proche de ses apprentis acteurs. “C’est comme une grande famille. Je les vois se métamorphoser et exploser. Ça en fait des individus plus forts pour affronter la vie.” Une manière pour elle de “les accompagner dans leur difficulté d’être“.

Arsonval theatre5Le fait est que les élèves s’y investissent, s’ouvrent aux autres, font preuve d’initiative pour installer le décor, répéter un texte, apporter une idée… certains vont jusqu’à confectionner eux-mêmes leurs costumes. “Ça change des maths-physique”, s’amuse un élève de première. “Ça nous apporte une autre dimension“, surenchérit Malorie en terminale S. “Ça nous donne une formation plus complète”, résume Marine venue spécialement de Tulle. “Ça nous aide à mieux nous exprimer en cours, nous donne de l’aisance à l’oral.” Bref, que du bonheur, malgré les efforts et le stress qui monte à l’approche des spectacles de fin d’année, et du bac.

Car pour l’heure, les élèves se succèdent en salle de conférences qui leur sert de lieu de spectacle. Les Seconde, accompagnés par un autre professeur, Corinne Champougny, répètent une suite d’extraits de textes de plusieurs auteurs intitulée Journal de guerre pour le 31 mai, ceux de 1ère joueront intégralement la pièce Les Sept jours de Simon Labrosse de Carole Fréchette le 2 juin. Chaque spectacle donnera lieu à deux représentations, l’une à 14h pour les élèves, l’autre à 20h pour le tout public.

Arsonval theatre4Les élèves de terminale ont quant à eux déjà présenté leur spectacle le 9 mai dernier, une suite de textes mêlant Les Femmes savantes de Molière, La Réunification des deux Corées de Joël Pommerat et Georges Dandin de Molière. Si motivante soit cette confrontation avec le public, elle ne les aura pas pour autant distrait du copieux dossier qu’ils doivent réaliser pour le bac.

“Ce sont eux qui choisissent la pièce qu’ils vont présenter et avec qui ils veulent la jouer. Ils seront notés sur 10 point pour le plateau et sur 10 également pour l’entretien et dossier.” Le lycée d’Arsonval a acquis une telle référence dans le domaine que toute la Corrèze vient d’ailleurs y passer cette option facultative. “Beaucoup vont partir en fac d’arts du spectacle à Bordeaux, Toulouse et Lyon”, explique l’enseignante qui se réjouit de voir deux de ses ouailles avoir passé le premier barrage de l’école supérieure de théâtre de Limoges.

Arsonval theatre10“C’est un réel atout aussi pour l’établissement“, reconnait le proviseur Guy Galeyrand. De fait, le lycée mise sur ce pôle pour en faire une vitrine et développer ainsi son image. Des travaux ont d’ailleurs été programmés pour regrouper l’ensemble de ces disciplines (théâtre, musique, arts plastiques, cinéma audiovisuel) sur deux ailes de l’ancien bâtiment et leur donner des locaux plus adaptés. “Les architectes devraient présenter leurs propositions en juin prochain et les travaux devraient commencer à l’été 2017“, détaille le proviseur. Le chantier qui s’effectuera en site occupé, devra donc nécessiter un phasage sur 2 à 3 ans.

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Marie Christine MALSOUTE

Marie Christine MALSOUTE

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