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Châtaignes et marrons, c'est de saison

intro chataigne

Une fois leur enveloppe épineuse retirée, châtaignes et marrons ne sont que douceur dans la froideur automnale. Sur le marché de la Guierle, Ginette Prodel propose trois fois par semaine plusieurs variétés de ces fruits à écale directement ramassés à Vignols. Avec bien des façons de les déguster !

marche chataignes«La castagne», s’entête un client portugais. «En patois d’ici, c’est la chastagne», objecte un autochtone. «À Vignols, on dit la chataigna», intervient Ginette Prodel. Les conversations ne manquent pas de piquant autour de l’étal. Seule à la barre, l’exploitante fait front des deux bords pour satisfaire une clientèle incessante venue lui acheter pommes, poires, framboises et de belles poignées de châtaignes ou marrons issus de sa castanéiculture.

«Je devais avoir 5 ou 6 ans lorsque mon père a planté les premiers arbres. Pas beaucoup. On était dans les premiers à se lancer, avec une variété japonaise précoce. Depuis, on a complété.» Ce jour-là dans ses cageots, de la Bouche de Bétizac (une variété développée par l’INRA à la station de Malemort s’il vous plaît), de la Bounette plus claire «très bonne» et du marron Marigoule fort apprécié.

chataignes sur arbreChâtaigne ou marron, dans la conversation, on confond allègrement les deux. Au sens botanique, on emploie à tort le terme. Le marron d’Inde est la graine du seul marronnier et qui elle n’est pas comestible. En fait, ce que nous appelons marron est aussi le fruit du châtaignier, mais pas du même : un arbre sauvage pour ladite châtaigne et greffé par culture pour le marron. En clair, le marron n’est ni plus ni moins qu’une châtaigne cultivée.

La seule différence entre les deux réside dans l’enveloppe. «Le marron est entier dans sa bogue alors que la châtaigne est cloisonnée. On ne peut pas dire que l’un soit meilleur, c’est différent, le marron est plus facile à éplucher et à blanchir », détaille l’exploitante entre deux clients.

N’allez pas croire pour autant que la castanéiculture relève d’une sinécure. «On ramasse encore à la main, avec des gants pour sortir le marron de sa bogue», assure Ginette Prodel. «Ça demande de l’entretien. Il faut garder le sol propre sous les arbres, élaguer si besoin, mettre de l’engrais et du fumier à la saison… On n’obtient pas de beaux fruits par hasard.» Si la récolte se termine fin octobre, les exploitants savent garder ces fruits à écale jusqu’à la fin de l’année où la demande bat des records.

chataignes 2«Je suis nourrie à ça. J’en mangeais avec du lait tous les matins avant d’aller à l’école», se rappelle Marie. «Moi, j’en emportais en peluche, cuites à l’eau, pour manger à la récréation», renchérit Simone. «On peut les faire aussi dans le poêlon, blanchies, grillées, en purée… et ça se congèle très bien. Le mieux, c’est comme avant, dans une cocotte, sur un lit de raves et de pommes de terre, vous mettez un torchon, par-dessus les châtaignes et vous laissez mijoter… C’est délicieux.»

La châtaigne, véritable emblème du Limousin, fut ainsi pendant longtemps la base de l’alimentation dans les campagnes pendant la saison hivernale. C’est le moment de manger ces fruits, réservoirs d’amidon et de fibres dont la valeur calorique est comparable à celle des céréales, et sans gluten. Mais attention de ne pas en abuser.

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Marie Christine MALSOUTE

Marie Christine MALSOUTE

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