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De la difficulté du roman historique

intro quelle histoire

Avec un grand H ou un petit, factuelle ou romancée, l’histoire intéresse, l’histoire passionne. Très souvent en tout cas, elle éclaire le présent et peut même préfigurer l’avenir. La littérature historique, prisée du public, est depuis quelques années davantage centrée sur la vie de personnages qui permettent de comprendre leur temps, plutôt que sur des successions chronologiques. Cela offre la possibilité de découvrir la vraie histoire tout en ayant l’impression de lire un roman.  3 auteurs étaient réunis sur ce thème hier en fin d’après-midi à l’espace Duneton de la foire du livre.

Débat passionnant. Il faut dire que les 3 auteurs présents sont aussi journalistes. Ils ont su faire vivre leur passion pour l’histoire face à un public captivé. Clara Dupond-Monot fait revivre Aliénor d’Aquitaine dans “Le roi disait que j’étais diable”, le-roi-disait-que-j-etais-diableLaurent Joffrin nous plonge dans les débuts de l’empire napoléonien à travers les aventures de son détective Donatien Lachance, et Franck Ferrand nous dresse un portrait auquel nous sommes peu habitué du roi “François Ier”.

Au-delà de tous ces personnages hauts en couleur, c’est autour du travail de romancier historique que le dialogue s’est instauré. Franck Ferrand, le seul historien de formation des 3, mais qui a, lui aussi, écrit des romans a notamment expliqué que le travail des historiens “classiques” est la plupart du temps une somme de travail considérable, très précise, très documentée, mais trop souvent dépourvu d’âme. Le personnage historique n’a pas d’épaisseur, pas de vie, reste froid.

Le roman historique permet en revanche de faire revivre ce personnage dans son temps par une foule de austerlitzdétails, véridiques, qui permettent non seulement au lecteur de découvrir ce qu’a été sa vie, mais aussi et surtout, comment il l’a vécu. Ainsi pour Aliénor d’Aquitaine, pour Napoléon, pour François Ier (même si pour ce dernier, il s’agit plus d’une biographie), le romancier va devoir fournir un énorme travail de documentation.

Comment mangeait Aliénor? Comment étaient les villes au 12e siècle? Quelle était la voix de Napoléon? Quels étaient ses plats favoris? Les questions sont innombrables et le romancier historique va devoir mettre en scène tous ses éléments pour inviter le lecteur à “visualiser” ce qu’il est en train de lire. francois1erUn travail colossal qui donne de beaux ouvrages. C’est le cas des livres de nos 3 animateurs d’hier.

“Le roi disait que j’étais diable” est une plongée passionnante dans le 12e siècle français avec ce personnage hors du commun qu’est Aliénor, 2 fois reine. Avec “L’espion d’Austerlitz”, Laurent Joffrin nous amène dans l’intimité de l’empereur. Enfin, le “François Ier” de Franck Ferrand est une captivante biographie de celui qui est considéré comme l’un des grands rois de France, artisan de la renaissance, vainqueur de Marignan, et dont on apprend à la lecture de ce livre qu’il fut en fait un roi détestable et pour le moins médiocre.

 

Patrick MENEYROL

Patrick MENEYROL

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