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Des assises pour imaginer une nouvelle organisation de vie

Assises de la transition écologique de l'économie et de l'emploi

Les ressources naturelles se raréfient et le coût de l’énergie augmente. Que faire? C’est en substance la question posée aux citoyens par la Région dans le cadre des Assises de la transition écologique de l’économie et de l’emploi. Un atelier créatif se déroulait dernièrement à Brive, au centre Jacques Cartier.

Jean-Paul Denanot a accueilli les participants brivistes aux Assises de la transition écologique de l'économie et de l'emploi“Des citoyens, des responsables associatifs, des élus discutent des craintes et des possibles. Ils doivent réfléchir sur des thèmes comme habiter, se nourrir, se déplacer, s’équiper, produire et consommer, ceci en imaginant une organisation de vie plus respectueuse des valeurs des trois piliers du développement durable que sont l’économie, le social et l’environnemental.”  Pour la chef de projet de la Région, Olga Radwanski, les Assises de la transition écologique de l’économie et de l’emploi sont “un exercice de démocratie participative qui permettra aux élus de prendre en considération le point de vue des citoyens sur ces questions-là”.

Assises de la transition écologique de l'économie et de l'emploiAccueillis récemment au centre Jacques Cartier par Patricia Bordas, premier adjoint à la mairie de Brive, et par le président de la région Limousin Jean-Paul Denanot, les participants à cette 4e et dernière session des ateliers créatifs des assises (les 3 premières avaient eu lieu en d’autres endroits de la région et une conférence citoyenne s’ajoute à la réflexion des ateliers) ont travaillé avec sérieux sur les drôles de tables mises à leur disposition. On y trouve de nombreux éléments représentant institutions, infrastructures, sites naturels, etc. Tout ce qui permet d’imaginer une autre manière d’aborder le quotidien.

De belles idées

“Les trois premiers ateliers semblent montrer que les citoyens veulent plus de solidarité entre les personnes, notamment entre les générations, et également une concentration des sources énergétiques et des lieux de production au cœur des bassins de vie pour privilégier les circuits courts de distribution“, explique Olga Radwanski. A Brive, les conclusions furent effectivement proches de celles-ci. Produire local, distribuer local, consommer local semble une attente réelle. Quelques propos entendus pour illustrer: “il faut remettre le jardinage à l’ordre du jour”, “Pourquoi pas faire une monnaie locale?”, “Et si on mettait une voiture à cheval pour acheminer les denrées du lieu de production jusqu’au marché?”. Consciente de l’aspect parfois utopique de la démarche, une citoyenne dira, en souriant: “On n’a pas dit que ce qu’on propose est réalisable. On peut laisser courir notre imagination. Parfois, de belles idées nées de rêves sont devenues réalité, non?

Assises de la transition écologique de l'économie et de l'emploi

Autour d’une autre table, un groupe a imaginé un éco-village. “Il doit être intergénérationnel. Comme ça, les échanges entre jeunes et anciens seront naturels. Les jeunes pourraient faire garder leurs enfants par les plus âgés, et les plus âgés pourraient proposer des ateliers cuisine pour les plus jeunes”.

Un coup de sang qui fait avancer la réflexion

Patricia Bordas est intervenue en introduction des assisesL’éco-village tel que certains participants l’ont imaginé est un lieu qui bénéficie des dernières technologies atténuant l’impact de la structure sur l’environnement. Sauf qu’au bout de quelques minutes, les certitudes des “concepteurs” de cet éco-village vont voler en éclats. Un vieil homme, jusque là silencieux, va hausser la voix: “Regardez votre éco-village! Vous voulez en faire un lieu clos avec des murs d’enceinte! C’est une démarche d’enfermement, de repli, alors que l’avenir passe par l’ouverture à l’autre! Et franchement, vous pensez vraiment que votre éco-village sera accessible aux revenus modestes? Mais non, vous voulez en faire un lieu de privilégiés, voila tout!”. Peut-être excessive sur la forme, cette intervention, sur le fond, a eu le mérite de poser une question qui, jusque là, n’était pas apparue dans les échanges. Un coup de sang qui permet d’avancer dans la réflexion, c’est aussi ça la démocratie participative.

Une synthèse des travaux des ateliers et de la conférence citoyenne sera présentée en octobre et devrait être prise en compte dans l’élaboration en cours du Schéma régional du développement économique.

Olivier SOULIÉ

Olivier SOULIÉ

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