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Des limousines en Mongolie

Festival de l'elevage

Alors que le festival de l’élevage bat son plein sur la place de la guierle, nous allons nous intéresser à une filière peu connue du grand public en ce qui concerne les bovins. Celle de la reproduction. Une filière d’excellence dans laquelle se lance de plus en plus d’éleveurs car si le marché français est peu demandeur, les marchés étrangers eux le sont. La race limousine s’exporte très loin de nos frontières départementales.

Festival de l'elevage3Frédéric Jenty est aux petits soins avec l’une des bêtes qu’il a amenée place de la Guierle. Brosse en main, il la peigne pour qu’elle soit encore plus belle aux yeux du jury du concours. Pour cet éleveur de Meilhards, participer au festival de Brive, c’est très important. “Avec celui de Clermont-Ferrand, c’est celui qui marche vraiment bien” dit-il. Et remporter un prix, c’est très bon pour les affaires. “Les étrangers sont là. Beaucoup d’anglais à priori, des italiens aussi, ce sont des clients potentiels”.

Festival de l'elevageFrédéric possède un cheptel d’une centaine de bêtes, mais il ne vend pas pour faire de la viande. En reprenant l’exploitation familiale il y a plus de 20 ans, il a décidé de se lancer dans la reproduction. A l’époque, il faisait partie des précurseurs dans son village, aujourd’hui ils sont 11 éleveurs de cette commune à suivre cette voie. “Je fais 2 types de reproductions” précise-t-il, “pour l’élevage et pour la viande. Festival de l'elevageLa viande, c’est surtout pour l’Italie et la Grande-Bretagne, l’élevage est davantage destiné aux pays nordiques, même si nous vendons finalement partout dans le monde”. En fait, dans sa ferme, il fait naître les bêtes et les élève entre 7 et 18 mois. Les plus beaux mâles seront dressés à la reproduction et iront en grande partie à la station de Lanaud à Boisseuil, une référence mondiale, où ils seront vendus aux enchères pour l’étranger.

La race limousine s’adapte bien partout et les animaux partent loin. “On en vend partout, y compris en Pologne, en Russie et même en Mongolie, où l’an dernier, plus de 300 bêtes sont parties par avion. D’ailleurs, tous les ans, avec le groupement d’éleveurs,nous essayons de partir une semaine à l’étranger pour montrer à nos clients, éleveurs aussi, les spécificités de l’élevage de la limousine. Nous leur montrons comment les dresser, comment en tirer le maximum parce qu’ils y mettent quand même pas mal d’argent. Cette année par exemple, nous sommes partis au Danemark, et normalement l’an prochain, nous allons au Mexique”.Festival de l'elevage

Cette filière se doit d’être irréprochable, en matière de sélection, de qualité, de respect des règles sanitaires, et Frédéric, s’il est fier d’être paysan, est tout à fait conscient que son rôle est davantage celui d’un véritable chef d’entreprise, avec clients, carnets de commande, réglementation, paperasse. “Je passe quasiment 2 jours par semaine derrière un bureau à remplir des papiers. Il y a un monde entre ce que je fais moi, et ce que faisait mon père. Quant à la ferme du temps de mon grand-père, je n’en parle même pas!” Par contre, si le travail à changer, la solidarité, elle, est revenue. Festival de l'elevagePour lutter dans ce marché difficile, les éleveurs en reproduction s’entraident. “Il y avait des clans avant, on se tirait la bourre, mais maintenant on fait les choses ensemble.” Une union qui fait la force puisque précise-t-il, “le canton d’Uzerche, dans lequel se trouve Meilhards, est le plus important, en terme de reproduction, de tout le Limousin.”

Patrick MENEYROL

Patrick MENEYROL

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