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Façonner la terre pour mieux tisser le lien

Les médiatrices scolaires qui travaillent en direction des familles des quartiers Est et Ouest organisaient aujourd’hui un atelier poterie à l’école élémentaire Jules-Vallès. Derrière le jeu, l’enjeu: celui de retisser du lien.

“Vous trouvez que c’est bleu, ça?”, demande en plaisantant la maman de Mattéo aux quatre autres familles réunies autour de la table d’une salle de l’école Jules-Vallès. La réponse affirmative et argumentée arrive de Christine Conil, potière professionnelle: “C’est l’oxyde de cobalt qui fait gris mais à la cuisson, la couleur va changer.”

L’atelier poterie de cet après-midi a été organisé par Marie-France Roux et Denise Ladoul, les deux médiatrices scolaires rattachées au service enfance-éducation, qui œuvrent auprès des familles d’enfants scolarisés habitant les quartiers Est et Ouest. Interpellées par les professeurs ou directeurs d’établissements de maternelle et élémentaire pour des causes d’absentéisme ou de difficultés, elles œuvrent pendant l’année scolaire, se chargent de trouver du financement pour que des enfants issus de familles en difficultés puissent profiter des classes découverte, organisent des sorties ciné, un pique-nique ou encore des ateliers ludiques pendant les vacances, comme celui de ce jour.

Sur la table, plusieurs objets commencent à prendre forme. Des objets utilitaires, “dont les familles pourront se servir et qui auront une véritable histoire”, insiste la potière: des boîtes à bijoux, dont celle de Mattéo avec son couvercle en dragon, le poisson nommé Bubulle de Taïna, les dauphins de Krrish, etc. C’est la deuxième fois qu’il vient avec Brinda, sa mère. “On s’amuse beaucoup, ça nous sort de chez nous et ça permet à Krrish qui est un peu timide de se lier aux autres”, explique la maman. “Ça nous a tellement plu que j’ai même acheté ce qu’il fallait pour en faire à la maison!”

Derrière l’atelier poterie, l’enjeu des médiatrices est de recréer du lien. Du lien entre le parent et l’enfant autour d’une activité qui incite au partage et à l’échange, du lien entre les parents eux-mêmes, souvent isolés, du lien enfin entre les parents et l’école. “Les médiatrices scolaires font un travail en profondeur et d’une utilité première”, affirme Nicole Chaumont, maire adjoint en charge des affaires scolaires. “Au-delà du lien, ces activités permettent aux familles de se réapproprier l’école, ce qui permet, par extension, à l’enfant d’y aller plus sereinement.”

“De plus”, complètent les médiatrices, “lorsque par la suite on a besoin d’intervenir pour une orientation ou une difficulté, les familles nous connaissent, tout se passe beaucoup plus aisément.” Et de souligner enfin le rôle valorisant de ces activités tandis que Krrish regarde avec curiosité sa mère soulever délicatement la dentelle qui a laissé son empreinte au fond du plat et qui après coloration par pochoir sera du plus bel effet à la maison. Le souvenir de la création, moment partagé, ne gâtant rien à la valeur sentimentale de l’objet.

Jennifer BRESSAN

Jennifer BRESSAN

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