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Franck Bouysse reprend son souffle à Brive

Franck Bouysse sera en résidence d’écriture à Brive du 18 septembre au 15 octobre. Originaire de Brive, il ne trouvera donc pas là un réel dépaysement, mais quelque chose d’actuellement plus précieux encore à ses yeux: “une parenthèse dans le tourbillon” que le succès de son roman, Grossir le ciel (édition La Manufacture de livres), a déclenché.

Comment Franck Bouysse, chargé de la formation professionnelle d’adultes en biologie végétale, est-il devenu romancier ? Lui propose plutôt de formuler la question ainsi: “Comment quelqu’un qui écrit depuis toujours en arrive à faire de la biologie?”

Et très tôt pour lui, l’écriture est allée de paire avec la lecture. “En lisant L’Iliade et l’Odyssée d’Homère et Les enfants du capitaine Grant de Jules Verne, j’ai su que c’était ça que je voulais faire: raconter des histoires.” Mais pendant longtemps, il ne s’est pas senti prêt, alors il a emprunté d’autres voies, tout en se nourrissant de lectures. “Je ne conçois pas la vie sans lire ni écrire.” Une discipline qu’il s’impose tous les jours.“Un auteur qui ne lit pas m’a toujours paru suspect!” Cet été, il a lui-même relu Faulkner, Steinbeck, Shakespeare…

Auteur depuis 2007 d’une dizaine de romans noirs, le cinquantenaire poursuit sa quête: “Habiter nos grands espaces, regarder les derniers indiens qui vivent dans nos campagnes et cela, dans une langue qu’il espère singulière et par laquelle il souhaite “réenchanter nos territoires. Je ne lâche pas une phrase avant d’avoir trouvé sa musique.” La fleur au fusil. C’est comme cela qu’il commence un nouveau roman. “Je pars sans chien ni cartouche ! Rien. Tout part de l’enfance, de quelque chose que je veux retrouver. Je ne fais rien d’autre que de mettre des mots d’adulte sur des émotions d’enfant.”

Sa résidence briviste, du 18 septembre au 15 octobre, sera sa toute première. Elle découle du prix des lecteurs de la Ville de Brive-Suez qu’il a reçu l’an dernier. Cette expérience va coïncider avec la sortie de Glaise (aux éditions La manufacture de livres), son dernier roman; mais surtout, au besoin pressant qu’il ressent actuellement de se poser, souffler, penser à l’après et continuer celui qu’il a commencé.
Le romancier enchaîne les ouvrages à un rythme effréné. “Quand je termine un livre, je suis laminé.” Chaque fois, il se dit qu’il faut qu’il prenne le temps de se reposer. Un vœu pieu. “C’est pour faire taire les personnages que j’ai créés et qui m’ont raboté que j’en crée d’autres.”

Grossir le ciel est un truc qui me dépasse.” Les prix se sont succédé, les ventes ont grimpé en même temps que les sollicitations et traductions jusqu’à la prochaine adaptation au cinéma. “Dans ce moment charnière de ma vie où je traverse un tourbillon, cette résidence sera une parenthèse.” L’occasion aussi de rencontrer les lecteurs. “Pendant la Foire du livre de Brive, je me souviens encore de cette dame qui tournait devant le stand sans oser s’approcher. Quand elle s’est finalement avancée, en larmes, elle m’a remercié et m’a confié que j’avais fait parler son père. C’est pour cela que j’écris.”

Infos: lecture, mardi 3 octobre de 12h30 à 13h30. Rencontre, samedi 7 octobre à 15h. A la médiathèque. Entrée libre – 05.55.18.17.50.

 

Jennifer BRESSAN

Jennifer BRESSAN

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