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François-Eloi Lavignac part danser en Australie

Il n’est pas si loin le temps où le jeune François-Eloi faisait ses premiers chassés à Brive. Après des études au conservatoire supérieur de Paris puis à Londres, il va bientôt s’envoler vivre son rêve en Australie. A 19 ans, il devient danseur professionnel au sein de l’Australian ballet à Melbourne.

Son regard est ailleurs, comme s’il n’en revenait toujours pas du tour que prend sa vie. Ce soir, le jeune danseur assistera au final de Danse en mai, Le Sacre du Printemps mis en scène par Gallotta, puis après une semaine de vacances bien méritées dans sa famille, il repartira demain à Londres terminer ses études. Quelques semaines encore de cours avant de s’envoler pour le pays des kangourous et y débuter sa carrière professionnelle.

“Ça fait bizarre de se dire que je faisais le petit indien à Brive et que je pars en Australie…” François-Eloi Lavignac résume ainsi 13 ans de sa jeune existence. “J’ai commencé la danse à 6 ans au New Danse studio puis trois ans après au conservatoire de Brive.” A 15 ans, il intègre le conservatoire supérieur de danse de Paris pour deux ans. “J’avais besoin d’aller plus loin, de travailler beaucoup plus pour progresser.” Londres et son English national ballet school vont lui offrir ce à quoi il aspire: une discipline de la rigueur où les cours s’enchaînent toute la journée de 8h30 à 18h30. “C’est beaucoup de travail, beaucoup d’efforts.” Beaucoup de sacrifices aussi pour une jeunesse vécue en marge. “Mais j’avais l’amour de la danse… J’aime le fait de pouvoir m’exprimer par mon corps. Le matin, on commence par les exercices à la barre, c’est même ma partie préférée, elle me permet de rentrer en moi, de m’intérioriser…” Un seul bémol: “Il faut se remettre en question en permanence, physiquement et mentalement, avec la perte de confiance en soi que ça implique… et c’est difficile à gérer.”

François-Eloi termine actuellement sa 3e et dernière année d’études. “Le plus dur était de ne pas savoir ce que j’allais faire ensuite.” Le voilà rassuré. En fait, il doit ce tournant de sa vie à une blessure à la cheville juste avant de passer comme ses camarades les auditions en Europe. “Ça m’a permis de réfléchir et de me décider à faire ce dont j’avais vraiment envie: partir loin, en Australie. Je suis attiré par ce pays, sa culture…” L’Australian ballet, une compagnie forte de 70 danseurs, est séduit par son CV et lui demande de venir passer une audition. Voilà François-Eloi qui fait un saut à Sydney où la compagnie tourne. “J’ai obtenu un contrat de corps de ballet, c’est le rang le plus bas dans une compagnie, la porte d’entrée…” A lui désormais de faire son chemin.

Le décompte est déjà entamé: le 6 juillet, il recevra son Diploma in professionnel dance et  3 jours plus tard, il s’envolera vers son destin. A peine le temps de trouver un appartement, de s’installer, qu’il devra démarrer le 22 juillet. “Actuellement, la compagnie joue La Sylphide, mais personnellement je ne sais pas encore ce que je ferai.” Ni pour combien de temps, il s’éloigne sans repasser par la case départ embrasser une famille évidemment très fière. Il n’en garde pas moins de vue un rêve plus lointain encore: “J’aimerais bien être chorégraphe et pouvoir créer…” Une belle trajectoire.

Marie Christine MALSOUTE

Marie Christine MALSOUTE

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