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Huit licenciements imminents à Mecalim

Les représentants de la CGT se mobilisent en soutien aux salariés de Mecalim

L’entreprise Mecalim, située zone de Beauregard, devrait licencier 8 de ses salariés. “Après les 45 de Deshors, c’est 8 de chez Mecalim, qui appartient au même groupe”, déplore Frédéric Burg, délégué syndical CGT de l’entreprise. “Et on est à peu près certain que ça n’est que le premier wagon”. Des licenciements qui, selon le syndicat, ne se justifie nullement, Mecalim travaillant essentiellement pour l’aéronautique, “un secteur dont on constate qu’il repart bien”.

Frédéric Burg, délégué syndical CGT de Mecalim“C’est vraiment inacceptable de convoquer ce comité d’établissement extraordinaire pour annoncer des suppressions d’emplois la veille du réveillon de Noël!” Stéphane Gauget, secrétaire de la CGT métaux, déplore la méthode. Ses camarades du syndicat aussi. C’est pourquoi ils ont demandé, et obtenu après des heures de discussion, la suspension du comité qui se tenait hier après-midi. La décision concernant les huit licenciements économiques (qui devraient toucher trois cadres, deux techniciens, deux employés et un ouvrier) devrait donc être officialisée lors du prochain comité prévu le 10 janvier prochain.

“C’est la première fois qu’il y a des licenciements “officiels” car, depuis 2006, la direction se contentait de ne pas combler les départs”, explique le délégué syndical CGT de Mecalim Frédéric Burg. Effectivement, entre 2006 et 2010, l’entreprise est passée de 132 à 102 salariés, sans compter les 8 licenciements à venir. Dans le même temps, le chiffre d’affaires (CA) est passé de 14,5 millions d’euros à près de 19 millions d’euros en 2009. “En 2010, le CA est de 13,5 millions, mais c’est la conséquence de la mise au chômage partiel du personnel”, explique le syndicaliste qui annonce, dans le même temps, “un CA prévisionnel pour 2011 qui devrait atteindre 15 millions”.

Stéphane Gauget, de l'entreprise Deshors, secrétaire de la CGT métaux“Nous travaillons essentiellement pour l’aéronautique (71,87% de l’activité de Mecalim – NDLR), et on sait que ce secteur repart de plus belle! Les licenciements des huit salariés et ceux qui, probablement, suivront, sont un choix politique. On est en train d’abattre le tissu industriel en France et dans le bassin de Brive. C’est une casse organisée. Mecalim fait partie du même groupe que Deshors (le groupe AD Industrie), et on savait qu’après les 45 licenciements chez Deshors, notre tour viendrait.”

Ironie du sort: à peine les 45 salariés de Deshors licenciés, des ouvriers de Mecalim sont allés prêter main forte chez Deshors où les commandes affluaient…

Le député-maire écrit au Premier ministre

Pour l’heure, la CGT déplore le manque de mobilisation des salariés. “Notre rôle, c’est d’informer. Donc, là, on informe le personnel que des licenciements vont avoir lieu et que d’autres devraient suivre. Pour l’instant, la production n’est que peu touchée car ça n’est que le premier wagon. Mais les ouvriers doivent comprendre que leur tour pourrait arriver”, a prévenu Frédéric Burg. “N’oublions pas que, chez Rencast, la direction a d’abord licencié chez les cadres mais que, après, employés et ouvriers ont suivi”, a rappelé Jean-Claude Riber, secrétaire de l’union locale CGT. “Sans la mobilisation des salariés, on pourra difficilement lutter. Mais on n’exclue pas des mobilisations, en soutien au tissu industriel dans son ensemble, entre la rentrée et les élections où nous comptons bien jouer un rôle.”

Jean-Philippe Mandon, délégué syndical CGT de Deshors, a connu et connait encore la lutte pour le maintien de l'emploi industrielConcernant la méthode, les représentants de la CGT sont unanimes: licencier “seulement” 8 salariés n’est pas anodin. “Au delà de 9, les procédures pour les licenciements sont beaucoup plus lourdes avec la mise en place d’un plan de sauvegarde de l’emploi. Et il est clair que la direction n’a pas envie de se retrouver avec une lutte comme celle qu’ils ont connu avec Deshors“, pense Jean-Claude Riber. “Si les licenciements s’enchaînent par vagues de 8, on demandera la mise en place d’un plan de sauvegarde de l’emploi.”

Frédéric Burg juge que “les élus locaux ne sont pas ceux qui tirent les ficelles et leur soutien, certes important, ne peut être que limité”. Son camarade syndicaliste Vincent Labrousse, de la fédération CGT métallurgie, en appelle au gouvernement qui “doit prendre ses responsabilités en cessant cette casse de l’industrie, a fortiori quand l’Etat soutient les sociétés avec lesquelles Mecalim travaille.

Le député-maire de Brive Philippe Nauche a, dans le même esprit, écrit au Premier ministre: “Le premier donneur d’ordre de l’entreprise Deshors se trouve être la SNECMA, filiale de SAFRAN, dont l’Etat est actionnaire à plus de 30% et qui délocalise une partie de ses productions vers des pays à bas coût”, déplore l’élu qui, non sans avoir rappelé que l’Etat a annoncé “une aide de 82,5 millions d’euros à SNECMA-SAFRAN”, sollicite “un appui pour préserver, sinon développer, un outil de travail précieux tant pour notre territoire que pour notre pays.”

Olivier SOULIÉ

Olivier SOULIÉ

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