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Jean-François André sculpte le contraste et l’harmonie

Dans les sculptures de Jean-François André, artiste autodidacte, la rondeur du bois et la finesse du fer s’entremêlent avec bonheur. Une alliance étonnante, contrastée et pourtant harmonieuse à découvrir jusqu’au 10 juin au bar du théâtre L’Entracte.

Sur le zinc du comptoir de L’Entracte pause Lee-Lou, rutilante d’inox et de finesse. A quelques pouces de son fessier délicat prend place une tête d’animal zébrée de fer. Insolite et gracile. Un tour d’ensemble, et c’est l’espace tout entier du bar du théâtre qui se révèle habité par des femmes, des instruments de musique et des animaux. C’est là l’œuvre de Jean-François André qui expose en ce moment une vingtaine de pièces d’inox et de bois mêlé au fer. Un alliage d’émotions, entre matité et brillance, force et légèreté.

En autodidacte passionné et doué, il a lui-même inventé la technique qui lui permet de marier le bois et le fer. “Je n’ai jamais trop écouté à l’école et j’ai très vite été intéressé par les arts, la musique et la peinture surtout.” Mais difficile d’assumer ce choix et d’oser en faire son métier. Ce n’est que plusieurs années plus tard, en 1998, qu’il s’est offert le luxe de “basculer de l’autre côté”. Des petits boulots à la direction technique des ballets du grand théâtre de Bordeaux, voilà enfin l’homme revenu à ses premières amours.

“J’ai dû faire mon chemin.” N’ayant suivi la voie traditionnelle, Jean-François André n’œuvrera pas non plus de manière conventionnelle. Il opte pour un choix audacieux et choisit de mélanger les matières. Une technique très peu pratiquée car très difficile à maîtriser où le bois et le fer ne sont pas collés, mais soudés.

Son travail précis et délicat qui sublime le corps de la femme prend même des allures d’orfèvrerie quand il s’attelle, dans le fer, à la dentelle d’un jupon ou à la résille d’un bas. Dans ses mains, la femme, tour à tour protectrice et maternelle ou plus effrontée, se pare de multiples facettes. Les animaux et les instruments de musique trouvent aussi leur place dans son univers. Il les connaît bien et a le don de leur donner la vie. Aussi nombreuses et différentes soient-elles, les sculptures tendres et drôles puisent l’émerveillement qu’elles suscitent dans le plaisir que l’artiste prend à les créer. Si la technique est ardue, la motivation est aisée. Il ne s’agit que d’une histoire de plaisir et de partage, rien d ‘autre “que le sel de la vie”, se plaît à rappeler Jean-François André.

A voir jusqu’au 10 juin (décrochage en présence de l’artiste) du lundi au samedi de 8h à 20h, en soirée et le dimanche lorsqu’il y a des représentations au théâtre. Infos: 06.82.65.99.57. et sur myspace.

Buffle

Jennifer BRESSAN

Jennifer BRESSAN

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