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Katell Quillévéré présente son film ce soir au Rex

Katell Quillévéré au Rex

Au départ, il y a une chanson de Gainsbourg. Le titre original de “l’homme à tête de chou”, Un poison violent, c’est ça l’amour – extrait de la bande originale de l’excellent téléfilm Anna de Pierre Koralnik, avec Anna Karina et Jean-Claude Brialy – a été raccourci. Un poison violent, ainsi se nomme le 1er long métrage de Katell Quillévéré, bien connue à Brive pour avoir été pendant plusieurs années la co-programmatrice du Festival de cinéma consacré au moyen-métrage. Ce soir, au Rex, à 21h, elle présentera en avant-première son film, déjà très bien accueilli par les médias avant même sa sortie nationale le 4 août prochain.

“Evidemment, j’ai la pression. Quand on a tout donné pour faire le meilleur film possible et qu’il nous échappe pour être présenté aux spectateurs, on est rarement très serein”. Katell Quillévéré ne laisse finalement pas vraiment transparaître son inquiétude quant à la manière dont les spectateurs recevront son film Un poison violent à sa sortie, le 4 août. Sans doute est-elle un peu rassurée par le formidable accueil d’une grande majorité de critiques nationaux ayant assisté aux projections de presse. Dans Télérama par exemple, journal pour le moins intransigeant avec nombre de films, on peut lire “la cinéaste possède un sacré talent : sens remarquable du cadre, don pour faire dire aux images plus qu’elles n’en disent apparemment”. Et nombre d’autres papiers sont du même acabit. Pour un 1er long, Katell a visiblement réussi son coup!

Katell Quillévéré au Rex

Le synopsis: Anna (Clara Augarde), une adolescente de 14 ans, quitte l’internat et rejoint son village. Elle doit profiter des vacances pour faire sa confirmation, dernière étape dans son engagement catholique. A son arrivée, elle découvre que son père, Paul, vient de quitter la maison. Elle retrouve son grand-père (Michel Galabru) qu’elle adore et sa mère (Lio) qui se replie dans une vie de plus en plus pieuse. Effondrée par l’abandon de son mari, elle trouve refuge auprès d’un prêtre et ami d’enfance.

“C’est un film de personnages tiraillés”, explique la jeune réalisatrice, du haut de ses 30 ans. “Ils sont habités de sentiments contradictoires, entre les pulsions du corps et la culpabilité de l’esprit lorsque celui-ci est guidé par le religieux. Nous sommes tous au quotidien un peu comme ces personnages, sans cesse en proie à des contradictions.”

Dans le rôle de l’adolescente, Katell a fait confiance à une jeune comédienne sans la moindre expérience. “Avec trois directeurs de casting, on a vu 400 jeunes filles. J’ai fait confiance à Clara Augarde car cette fille là a le don du jeu. Ça ne s’explique pas, c’est comme ça. C’était une évidence.”

La comédienne débutante aura vécu une drôle d’aventure puisque, pour ses premiers pas face caméra, elle aura eu pour partenaires deux pointures: Lio, que l’on sait excellente comédienne, et Michel Galabru, que l’on ne présente plus. “J’avais vraiment envie de filmer Lio car elle incarne vraiment la contradiction: son visage est celui d’une madone et son corps est très sensuel, très charnel.

Installation de l'affiche du film au Rex

Quant à Michel Galabru, je l’avais vu comme tout le monde dans des films comiques comme la série des “gendarmes”, mais je l’avais surtout trouvé magnifique dans Le juge et l’assassin. Son corps est celui d’un homme qui a profité de la vie. J’adore son côté terrien.”

Cinéphile invétérée, Katell Quillévéré cite de nombreuses influences lorsqu’on aborde le thème de la forme cinématographique. Breillat, Pialat, Pasolini pour le religieux, Sirk pour les scènes filmées façon mélodrame hollywoodien. Et même Dario Argento, pour les couleurs et les lumières crues dans l’esprit de ses films d’horreur. “Des formes multiples qui servent le fond du film et l’état d’esprit des personnages” justifie la réalisatrice.

Une chose est certaine: Katell n’a rien laissé au hasard. Dix huit mois d’écriture auront été nécessaires. Plus un an de recherche de financements et une autre année de fabrication du film.

La sortie nationale, le 4 août, aura lieu dans 60 salles en France dont 12 à Paris. “C’est plutôt bien pour un objet comme celui-ci”, explique Katell tout sourire. “Le choix de sortir en plein milieu de l’été? C’est pour éviter l’embouteillage des sorties à venir entre septembre et décembre, avec, outre des films américains, pas mal de longs présentés à Cannes ou à Venise par exemple. En devançant ces sorties, on espère que le bouche-à-oreille marchera fort.

Katell Quillévéré présentera son film Un poison violent ce soir à 21h au Rex et demain soir, à 21h également, à Vayrac à l’Uxello.

Olivier SOULIÉ

Olivier SOULIÉ

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