Bernard Chambaz et Yasmina Khadra qui ont écrit sur Poutine et Kadhafi étaient réunis ce matin espace Gazeau dans le cadre d’une rencontre intitulée Traits et portraits. L’occasion pour l’auteur de La Dernière nuit du Raïs de poser la question du mal, comprendre l’origine de la tyrannie.

“J’ai toujours été intrigué par ce personnage”, commence Yasmina Khadra qui, dans  La Dernière nuit du Raïs accompagne les derniers instants de la vie de Kadhafi. L’occasion, juste avant que la mort ne vienne, de révéler un moment de vérité et de revenir sur un parcours. Celui d’un homme qui, avant d’être tyran a vécu une enfance misérable et qui, faute de père s’est vu marginaliser. “Tout sa vie il s’est senti n’être rien alors, quand il a eu le pouvoir et l’impunité, il a voulu devenir tout”.

Et l’auteur de dérouler la transformation d’un homme en tyran depuis la timidité initiale d’un chef jusqu’à la toute confiance acquise par les flatteries des opportunistes et des courtisans. “Kadhafi a longtemps été quelqu’un de très généreux mais lorsqu’il a découvert que les gouvernements arabes n’étaient que des prédateurs qui n’avaient aucun projet de société pour leur peuple, quand il a découvert qu’il était le seul à se battre pour l’émancipation, il a développé une animosité qui s’est faite haine suicidaire et dévastatrice.”

S’approprier ce personnage pour le dire, tel a été le dessin de Yasmina Khadra qui, à 60 ans, n’en finit pas de s’interroger sur l’origine du mal. “Je suis très attentif à la malveillance, l’ayant moi-même vécu toute ma vie. Je voudrais comprendre la vanité, comprendre pourquoi les gens sont mauvais, pourquoi l’homme qui n’est qu’une flammèche, un jalon de la finitude, passe sa vie à faire le mal, comprendre ce qu’est un dictateur ?” Ni  plus ni moins qu’une personne qui a “le pouvoir et l’impunité. Il y en a des milliers, bien sûr à des degrés variés et il revient aux braves de survivre à ce despotisme.”

Sur cette édition de la Foire du livre de Brive, vous pouvez également consulter nos autres articles:

• La bibliothèque gastronomique de la Corrèze
• Angot met les mots impossibles sur l’amour de la mère
• “Et si ça m’arrivait?”… les bases du triller
• Le mariage entre les mets et les mots
• Les Kids face à la toute jeune CoffeeTV
• L’univers “visionnaire” d’Enki Bilal
• Une invitation à découvrir la littérature coréenne
• La ministre de la Culture inaugure la Foire du livre
• Le nouveau monde de Marceau se raconte à la Foire du livre
• Silence, ça lit à la Foire du livre
• Quand les auteurs retournent en classe
• 34e Foire du livre: Une présidence engagée
• J-1 pour la Foire du livre de Brive
• Le Goncourt parlera d’Orients
• Grand prix de l’Académie française : les deux lauréats seront à Brive
• Dix artistes se dévoilent dans “Les Entretiens de Brive” de Philippe Bouret
• La 34e Foire du livre de Brive fait l’éloge de la lecture
• Le Prix de la langue française vient d’être attribué à Mona Ozouf
• Christine Angot, Bilal, Jacques Higelin…
• Foire du livre-Crédit agricole : une longue histoire
• Le phénomène U4 déferle sur la Foire du livre de Brive
• Prix des lecteurs de la Ville de Brive: le jury élit Jean-Luc Seigle
• Le Temps du livre… pendant 7 minutes
• La 34e Foire du livre de Brive dévoile ses premiers noms
• Le Prix 12/17 à Timothée de Fombelle et Jérôme Noirez
• Daniele Sallenave: “Lire ou vivre c’est pareil”
• Danièle Sallenave, présidente de la 34e Foire du livre

• Catégorie d'article
• Culture