Inaugurée par le maire de Brive Frédéric Soulier, entouré de nombreux élus, l’exposition de plus de 70 peintures d’Olivier Masmonteil a reçu une belle affluence vendredi soir à la chapelle Saint Libéral. Elle offre une percée à travers 13 années d’une création dédiée d’abord au paysage, celui de la campagne corrézienne notamment, puis ouverte aux grands thèmes classiques que l’artiste revisite. 

Le visiteur qui passe en ce moment la porte de la chapelle Saint Libéral est accueilli sur sa gauche par une toile de grand format, comme aime à les peindre Olivier Masmonteil. Il pourra y reconnaître les cascades de Gimel et en face, quelques mètres plus loin, “le Mont-Blanc de la Corrèze”: le Suc au May à Chaumeil, des paysages métamorphosés par le regard d’un peintre émerveillé, d’un artiste qui se souvient.

Olivier Masmonteil est un enfant du cru. Il a fait sa scolarité à Brive et grandi dans la campagne corrézienne au sein d’une famille tournée vers les arts. L’académie Jacques Chevalier qui lui “a tout appris”, les Beaux-Arts de Bordeaux entre 1996 et 1999 puis, à Paris, son implication à La Source, une association voulant valoriser les enfants en difficultés par l’art, constituent les trois grandes étapes d’un parcours à contre-courant. En faisant le choix de la peinture, l’artiste n’a en effet pas opté pour la facilité à une époque où celle-ci apparaît dépassée, consommée.

Une idée que refuse Olivier Masmonteil qui voit au contraire dans la peinture une source inépuisable de plaisirs et d’enseignements. Sa volonté de comprendre les enjeux de la peinture aujourd’hui prend corps dans “la possibilité de peindre” qu’il définit comme le premier chapitre de son parcours exclusivement dédié aux paysages durant 12 ans. Comme un clin d’œil, le paysagiste présente d’ailleurs à Saint Libéral l’une de ces peintures exposées en 2002 au théâtre de Brive figurant des biches évanescentes. Embrasser l’Idée du paysage, telle est sa quête absolue pendant plus de 10 ans, vaine par définition, mais qu’il poursuit plus explicitement encore dans son œuvre intitulée Quelle que soit la minute du jour, une série de 1.000 petites acryliques. Il en a extrait 35 d’entre elles, qu’il présente au fond de la chapelle. Dans “ce journal intime de peintre”, mémoire de son tour du monde, le paysagiste dévoile toute la jubilation qui habite son geste, son amour de la lumière et des cieux.

C’est d’ailleurs cette jubilation qui ouvre le deuxième chapitre de son parcours qu’il définit comme “le plaisir de peindre”. Marqué par la fin de l’apprentissage et de l’attitude contemplative, dans ce second volet, le peintre se veut plus narratif et ouvre son champ des possibles picturaux en reprenant les grands thèmes classiques des nus, des scènes de genre, des natures mortes et des vanités. “Viendra dans un troisième et dernier temps, le volet plus spirituel emporté par le vieillissement et qui se matérialisera par des autoportraits ou de l’abstraction”, anticipe l’artiste.

Amateur de pêche à la mouche, Olivier Masmonteil se définit comme “un amoureux des surfaces ambiguës” et s’évertue, peinture après peinture, à percer le mystère de ces surfaces: celles de l’eau comme de la toile qui “n’offrent jamais ce qu’on s’attend à trouver”. Et c’est ce mystère qu’il a eu à cœur de préserver au travers de l’accrochage qu’il a élaboré pour Saint Libéral. Pensé comme un scénario, l’artiste a voulu raconter son histoire, sans trop en dire cependant, pour laisser au spectateur le loisir et le plaisir de “construire lui-même son propre film”.

A voir jusqu’au 25 octobre en entrée libre à la chapelle Saint Libéral, rue de Corrèze à Brive. Tel. : 05.55.74.41.29. Tous les jours sauf le lundi. Du mardi au vendredi de 12h à 18h, le samedi de 10h à 13h et de 14h à 18h et le dimanche de 15h à 18h. Plus d’infos sur le site museelabenche.brive.fr

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