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La petite balade népalaise devient solidaire

De retour d’un trek entre amis au Népal, l’urgentiste Vincent Mouret a écrit le fil de cette aventure. Un texte qu’à son insu, une bonne âme a envoyé à un éditeur… De là est né un petit livre bourré d’humour profond, dont les bénéfices seront reversés à une association humanitaire qui œuvre sur place.

 

Le livre ne compte pas plus d’une cinquantaine de pages que l’on dévore d’une seule traite, pouffant de rire tout en mesurant l’ampleur du périple. L’auteur a le goût de la phrase concise, du raccourci cocasse pour rhabiller le grave en simple vicissitude. Un art de la dérision touchante qui doit certainement l’aider dans son quotidien d’urgentiste.

Vincent Mouret le reconnait lui-même: rien ne le prédisposait à gravir un lointain sommet de l’Himalaya. Il était d’ailleurs dubitatif au départ. “Je n’avais jamais fait de trek, je n’étais même pas passionné de marche… Ce qui m’a finalement décidé, c’est l’attrait du voyage et de la découverte.” Le voilà donc embarqué à l’hiver dernier dans ce périple, “seul gars avec 9 filles”, dont “seulement 2 ou 3 étaient déjà allées plusieurs fois au Népal”.

Son texte raconte juste ce qu’il faut pour faire de cette improbable aventure entre copains une épopée attachante. On sourit des étonnements, des explications sur “l’importance du briquet”, de l’interprétation du cérémonial des crémations, de l’analogie entre le chien népalais et l’adolescent européen… Il y a chez Vincent Mouret une forme d’empathie envers ses semblables. Une bienveillance qui capte l’intérêt du lecteur.

Le praticien hospitalier n’a écrit le récit qu’une fois revenu à Brive. “Je n’ai pris aucune note pendant”, affirme-t-il. “Tu te moquais même de celles d’entre nous qui tenaient un carnet de bord, ça t’amusait beaucoup”, lui rappelle gentiment son amie Corinne. “Au retour, après ses 3 semaines dépaysantes, où nous étions coupés de tout, sans électricité, eau chaude, téléphone, rythmés par les repas, les marches, tous ensemble… j’ai eu un sentiment de vide.” Alors, le désormais treckeur a eu besoin de coucher rapidement sur le papier cette aventure d’abord humaine, comme pour la retenir un peu plus longtemps.

“Le texte n’était pas fait pour être publié, c’était juste pour nous. Quelqu’un ou une, je ne sais toujours pas qui, l’a envoyé à une maison d’édition qui m’a contacté. Je n’y croyais pas, alors j’ai adressé mon texte à deux autres éditeurs… qui m’ont répondu tout aussi favorablement. À mon grand étonnement car c’était sans prétention littéraire.”

Vincent Mouret décide tout de même de publier en faisant de cette action un geste solidaire: il s’est engagé à reverser tous les bénéfices des ventes à l’association Nepal Care Concern qui œuvre sur place pour l’éducation, notamment dans la reconstruction et le soutien logistique aux écoles détruites par le tremblement de  terre en 2015. “J’ai été profondément marqué par la gentillesse et le dévouement des Népalais, par notre guide Dawa, les autres guides, nos porteurs, ces villages en altitude…  Ce livre est une façon de leur rendre tout cet enrichissement humain que nous avons reçu.”

Le livre La petite balade népalaise (Edilivre) est vendu 8,50 euros. Vous pouvez vous le procurer à la librairie La Baignoire d’Archimède. “Zom zom” dirait le guide Dawa…

 

Marie Christine MALSOUTE

Marie Christine MALSOUTE

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