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Le cheval: Un ami qui nous veut du bien

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Le cheval aura été omniprésent cette année sur le Festival de l’élevage et de la table gourmande. Démonstrations, spectacles, promenades ont ravi les visiteurs. Mais le cheval ne rime pas uniquement avec loisir. Dans un souci de développement durable, l’organisation du Festival a en effet confié la livraison des stands, le hersage des zones de présentation et le ramassage des ordures à Jean-François Marbot et son très bel ardennais. Une idée qui rappellera leur enfance à certains mais qui peut être une idée d’avenir tout à fait pertinente.

Cheval de trait4Jean-François Marbot est un jeune agriculteur de Marcillac-La-Croze, à côté de Beaulieu. Il est à la tête d’une exploitation agricole et d’un troupeau d’une trentaine de Limousines. Mais, 30 bêtes, cela ne suffit pas à pérenniser une activité agricole. Il fallait donc se diversifier et Jean-François a décidé de le faire en prestation de service en traction animale. Avec ses 2 chevaux de traits ardennais et son mulet poitevin, aidé d’une amie, Pénélope, il propose donc ses services pour du débardage, de l’entretien de rivière, de travail du sol, de la promenade en calèche ou, comme c’est le cas pour le Festival, le ramassage des ordures. Il peut assurer des missions aussi variées que l’arrosage des fleurs, les collectes de carton, d’ordures ou de verre, ou assurer des livraisons. Pour Jean-François, “le cheval est aussi un compagnon de travail, un outil, qui a toute sa place et qui est souvent plus pratique que des engins mécanisés”.Cheval de trait5

Ainsi sur le festival, le couple homme-cheval a livré des balles de foin de 200 kilos aux éleveurs, “pas besoin pour cela de sortir l’artillerie lourde avec des tracteurs de 80 cv. Même chose pour collecter les poubelles du site, un tour avec la charrette et tout est évacué. On est aussi réactif que la machine. Le cheval est là, à coté du matériel, et si on a besoin de nous, on est prêt en 5 minutes”. Un cheval utilitaire qui semble renaître, depuis quelques années, en Corrèze. “On fait de plus en plus appel à nous” selon Jean-François, notamment pour le débardage qui, par endroit, ne peut se faire qu’avec un cheval pour ne pas abimer l’écosystème ou parce que le terrain ne se prête pas aux engins mécanisés. Il y a aussi selon lui, “un souci de plus en plus important des responsables à ne pas martyriser l’environnement. Cheval de trait2Si nous nettoyons une rivière par exemple, en quelques jours, il n’y a plus aucune trace de notre passage, alors que c’est loin d’être le cas avec des engins”. C’est le même constat quand le travail est fait sur des activités de maraîchage, où le sol doit être ménagé.

“L’outil est efficace, performant, et au niveau tarif, ce n’est pas plus cher, mais son bilan est nettement plus positif”. De plus, pour Jean-François, “le cheval en ville a un côté social indéniable et nous l’avons constaté durant le festival. Les gens nous regardent avec un sourire. Cheval de trait7Parents et enfants s’approchent, nous parlent, caressent le cheval, or je n’ai jamais vu un enfant caresser une benne à ordure!” Beaucoup de gens lui disent qu’ils aimeraient mieux que ce soit ça qui passe devant leur maison plutôt qu’un camion. “Il y a des choses intéressantes, il y a des attitudes, je pense que les gens ont une attente, une envie par rapport à ça” affirme-t-il.Cheval de trait6

Des villes s’y mettent. Trouville en Normandie fut ainsi pionnière dans l’utilisation des chevaux pour le ramassage des ordures et “en quelques mois, les gens ont multiplié par 7 la qualité du tri de leurs ordures ménagères”. Pour le jeune agriculteur, “le cheval a un rôle pédagogique vis à vis des habitants”. Alors, une collecte dans le centre-ville de Brive? Jean-François, en tant qu’enfant du pays, en serait très fier. “Nous ne sommes pas des décideurs, mais bien sur que j’aimerai que les choses évoluent dans ce sens”.

Patrick MENEYROL

Patrick MENEYROL

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