L'actualité en continu du pays de Brive


Le comptage des cerfs au brame est en cours

comptage des cerfs1pano

Depuis quelques jours, un râle puissant s’élève des sous-bois à la tombée de la nuit… C’est le brame du cerf. Cette période est aussi l’occasion de procéder à une opération annuelle de comptage de l’animal en écoutant son brame. Depuis lundi et pendant 15 jours, les volontaires se relaient pour effectuer ce suivi. L’objectif est d’estimer l’évolution de la population de cerfs et de maîtriser le développement des effectifs. Brivemag.fr a participé hier soir à un de ces comptages effectué par Fédération des chasseurs de la Corrèze à Chartrier-Ferrière.

Photo Sylvain MURS19h30. Une quarantaine de volontaires est rassemblée dans la salle polyvalente pour un comptage qui va être effectué deux soirs de suite, mercredi et jeudi, sur les communes de Chartrier-Ferrière et d’Estival. Il faut choisir des points d’écoute et répartir les participants en fonction. Depuis quelques jours, certains habitants ont commencé à entendre le râle puissant du grand cervidé. Un cri rauque, conséquence de l’excitation de cet animal en rut, qui attire ainsi les biches et éloigne les mâles concurrents. Le cerf a beau être le plus grand animal qui peuple nos forêts, il préfère rester discret et il n’est donc pas facile d’estimer sa population. D’où ce comptage annuel au brame.

“C’est la 3e année que nous l’effectuons sur le Causse corrézien”, explique Gérard Chastagnier, président de la société de chasse de Chartrier-Ferrière. “Les cerfs sont venus de Dordogne il y a 5 ou 6 ans. Avec ces comptages, on a pu confirmer ce qu’on pressentait : en 3 ans, ils ont gagné en population, les agriculteurs commencent d’ailleurs à nous signaler les dégâts qu’ils causent sur leur passage. C’est un signe.” L’opération qui débute va être déterminante pour cibler les prélèvements. Ce n’est évidemment pas un chiffre précis sur la quantité réelle de cerfs. Bien qu’on parle un comptage, ce type d’opération ne permet pas d’estimer leur nombre exact, mais plutôt de suivre des tendances, et d’observer les modifications de leur répartition géographique.

comptage des cerfs2

“C’est une méthode qui demande beaucoup de participants. Chacun doit écouter dans son secteur. L’objectif est d’entendre, pas de voir”, rappelle David Murat, le technicien de la fédération départementale venu encadrer les opérations. “Il est interdit de les éclairer”, insiste-t-il en distribuant les points d’observation et les cartes attenantes. “Notez l’endroit où vous situez l’animal. Pas de bruit, écoutez bien, il faut être très attentif, car aux endroits où il y a peu de cerfs, il y a peu de compétition entre les mâles, qui ne brament donc pas très fort.” Effervescence dans l’assemblée : un des participants exhibe fièrement une paire de bois qu’il a trouvée dans la forêt. “Chaque année, le cerf perd ses bois et il met 140 jours pour les refaire”, explique le technicien. “Celui-ci doit être de belle taille”, admire-t-il en connaisseur.

comptage des cerfs320h. Les équipes se dispersent pour rejoindre leur point d’écoute, effectuant ainsi un maillage complet du territoire. Il n’y a pas de temps à perdre: il faut être en place à 20h30. Immobiles en plein sous-bois, nous allons rester silencieux, à l’affut, dans la nuit qui s’épaissit et le ciel qui s’étoile, gagnés par les bruits de la forêt, quelques hululements de chouettes… Une veille feutrée une heure et demie durant, un instant d’éternité, guettant le moindre son rauque… qui ne se fera pas entendre.

22h30. Retour à la salle des fêtes pour le recoupement des informations. Certaines équipes auront été plus chanceuses. “Il n’a pas arrêté de bramer une heure durant”, répète un des participants. “Les observations récoltées ont permis d’identifier la présence de 3 cerfs: un en Dordogne, un sur Estivals et un autres sur Chartrier… peut-être même un second à confirmer demain”, résume le technicien. Car l’opération sera en effet réédité ce soir sur les mêmes points d’écoute. “Ça a commencé lundi à Marcillac et on va compter pendant 15 jours sur 140 communes. Plus de 1000 personnes vont ainsi être mobilisées.”

 

Marie Christine MALSOUTE

Marie Christine MALSOUTE

Laisser un commentaire

5 × cinq =