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Le conservatoire joue la comédie musicale

Quatorze d’élèves du conservatoire découvrent la comédie musicale grâce à un atelier d’initiation ouvert cette année. Une révélation pour ces ados qui sont même allés à Paris dans les coulisses de West side story et Sister act. Rencontre avec deux d’entre eux. Et ne vous étonnez pas si après ça, ils cherchent à vous vendre des gâteaux…

Julie Cantaloube a 15 ans et un parcours de violoniste avant d’intégrer il y a trois ans le cursus théâtre; Nicolas Campos, 16 ans et déjà 10 de théâtre donc 5 au conservatoire. Leurs camarades de scène viennent comme eux du théâtre ou du chant. La comédie musicale, ils n’en avaient auparavant qu’une idée “plutôt ludique”. Il faut constater que le genre passe encore pour mineur dans un conservatoire même si le professeur d’art dramatique Julien Balageas ne cesse de défendre l’idée que c’est avant tout du théâtre. “On voyait ça comme un amusement”, avouent-ils, “mais on a vite découvert que c’est beaucoup de travail. Surtout depuis notre voyage à Paris et la rencontre avec des professionnels.”

“Ce voyage a été extrêmement bénéfique”, confirme leur professeur. “Ça a fusionné le groupe, ils ont vu deux spectacles qu’ils ne pourraient voir à Brive: West side story au Chatelet et Sister act à Mogador. Ils ont dialogué avec trois artistes Des Misérables et cinq chanteurs de Sister act.” Bref, “c’était du haut de gamme”.

Ça nous a coupé le souffle. Y’a pas de mot“, résume Nicolas. “Tout est millimétré. On s’est rendu compte que la facilité, ça se travaillait, énormément. Dans le spectacle, il faut savoir tout faire, il n’y a pas de cloisonnement”, ajoute Julie. “Ce sont des gens qui pourraient avoir le melon à l’égard de petits élèves de province. Et bien pas du tout”, raconte Nicolas, encore épaté. Le résultat a été immédiat: “Dans le train du retour, on s’est mis à répéter nous aussi. On a aussi beaucoup discuté et décidé de revenir à Paris pour voir le spectacle final des élèves du conservatoire du 9e avec lesquels nous avons sympathisés. Pour financer le voyage, on va vendre des gâteaux faits maison les mercredis après-midi devant le conservatoire.”

Cette escapade les a “transformés”, assurent-ils. “Ça s’est vu dès la répétition suivante”, confirme leur professeur. Si motivés qu’ils soient, ils n’en sont pas tous prêts à en faire pour autant leur métier. “Ce n’est pas anodin comme choix de vie, on devient intermittent, sans travailler tout le temps… Les parents ne sont pas d’accord!”, commente Julie. “Ça m’apporte déjà beaucoup dans la vie,” constate Nicolas. “Ça permet de mieux prendre conscience de son expression corporelle, bien plus que dans le théâtre classique. C’est un bon complément dans la formation de comédien.”

Pour l’heure, les élèves en comédie musicale ont repris leurs cours hebdomadaires: 30 minutes de chant en cours particulier, une heure d’ensemble vocal, une heure et demie de danse et deux heures d’expression scénique. Cet atelier ne constitue pas un cycle de formation, mais les élèves n’en sont pas moins évalués à chaque trimestre par un jury. Actuellement, ils préparent pour ce trimestre un extrait des Misérables. Julie y jouera une ouvrière, Nicolas sera Jean Valjean. Des scènes qui seront aussi présentées au public à la fin de l’année scolaire lors de la semaine théâtrale.

 

Marie Christine MALSOUTE

Marie Christine MALSOUTE

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