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Le dernier Malaval entremêle grande histoire et mystères des origines

Le dernier roman de Jean-Paul Malaval, L’Armoire allemande, est une plongée en eaux troubles dans le passé de la famille Corrézienne des Delalande dont la fille et l’héroïne, Alexandrine, va déterrer les racines de ses ongles vernis. Son enquête, qui est surtout quête identitaire, va mettre au grand jour un lourd héritage familial cousu dans la grande histoire.

” Tout est simple chez les Delalande. Un mariage, deux enfants. Une vie sans histoire”, martèle François en direction de sa sœur Alexandrine, lancée dans une quête de ses origines.

Ces deux-là s’entendent comme chien et chat. Si parfois les opposés s’attirent, là, ils s’irritent. L’ambiance est électrique entre eux et attisée par la situation. Leur père n’est plus et leur mère vient de mourir. Les voilà ainsi contraints de cohabiter à la Ferronnière, demeure familiale corrézienne, et de s’entendre autour de l’héritage.

A la faveur d’errances à Saint-Gillet, la commune voisine de la Ferronnière, Alexandrine, jeune et brillante avocate bordelaise, redécouvre le sentiment qu’elle a déjà éprouvé dans l’enfance. Etrangère, elle s’est toujours sentie étrangère dans cette bourgade, parmi ses habitants qui le lui rendent bien.

Lancée dans une enquête pour démêler les raisons de l’aversion semble-t-il partagée par tout le village à leur encontre et les mystères d’une enfance solitaire vécue avec des parents, sinon hostiles, en tout cas effacés, Alexandrine va rencontrer des personnages hauts en couleurs. A commencer par le journaleux, comme il se plaît à le dire, Muraille. Le vieux bonhomme la met sur la piste de ses origines que personne dans le village ne semble ignorer mais que tout le monde s’accorde par contre à taire.

“Vous n’aimerez pas ce que vous allez mettre au jour!”, prévient le curé Lamothe. “Il s’est passé ici des choses épouvantables, autant à l’époque de Legendre qu’à celle de la Libération.” Des choses que le lecteur va découvrir grâce à des cahiers noircis par Hélène Delalande, et retrouvés par sa fille Alexandrine dans une armoire marquée au sceau de l’envahisseur allemand. C’est en son sein qu’elle remontera la piste du passé, de ses origines sur fond de grande Histoire.

Dans ce roman, peuplé de personnages attachants et construit autour d’une enquête riche et fouillée, passé et présent s’entremêlent pour faire éclater une vérité dont l’onde de choc va résonner bien plus loin qu’escompté.

L’Armoire allemande de Jean-Paul Malaval, 287 pages, aux éditions Presses de la Cité, dans la collection Terres de France. 21,50 euros.

 

Jennifer BRESSAN

Jennifer BRESSAN

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