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Au Festival de l'élevage: on rase gratis!

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Le Festival de l’élevage, qui bat son plein depuis ce matin, est aussi l’occasion d’aller à la rencontre et de découvrir des métiers un peu oubliés aujourd’hui. C’est le cas par exemple des tondeurs de moutons. Une profession qui se fait rare sous nos latitudes mais qui arrive à perdurer. Tondre un mouton, cela ne s’apprend pas dans une école. C’est en tondant que l’on devient tondeur. C’est ce qu’a fait Cédric Leygonie que nous avons pu rencontrer lors d’une démonstration aujourd’hui.

Mouton 2Plancher de bois, potence pour le moteur électrique de la tondeuse, Cédric Leygonie installe son petit coin, 2 mètres carrés, à peine, cela suffit. Cédric est tondeur professionnel. Ce Lotois de 25 ans est pour ainsi dire tombé dedans dès son plus jeune âge. Son père, son oncle sont également tondeurs professionnels. Une histoire de famille qui résiste au temps et qui œuvre depuis plus de 30 ans sur le Lot, la Corrèze et un bout de la Dordogne. Notre département n’est pas le plus important en matière d’élevage ovin, notamment par rapport au Lot, mais il y a tout de même de beaux troupeaux et il faut s’en occuper.

Mouton 3C’est ce que fait la famille Leygonie durant 6 mois de l’année. La pleine saison pour la tonte des moutons se situe sur le printemps mais il y a du travail jusqu’en septembre. Pour Cédric, pas de bureau, mais une camionnette, avec son matériel démontable, et des kilomètres pour se rendre dans les exploitations. Il faut donc s’adapter. Un bon tondeur, et c’est le cas de Cédric, doit pouvoir tondre une quarantaine de brebis à l’heure. Quand l’animal se comporte docilement, il ne faut qu’une minute et demi pour lui enlever toute sa toison. A ce rythme, un tondeur tourne à 200 brebis par jour. Si le troupeaux en compte davantage, Cédric se fait aider par son père, et/ou son oncle. Le but est de pouvoir rentrer chez soi tous les soirs.

C’est à l’âge de 15 ans que Cédric a tondu ses premiers animaux. Pas d’école pour cela, de la pratique. On apprend sur le tas, ou plutôt sur le mouton, et il faut bien 6 années avant de devenir un professionnel. Mouton 5Un mouton se tond d’un bloc. Il faut que sa toison entière soit en une seule pièce et que le poil ne soit pas abîmé par la manœuvre. Le métier est difficile mais, bien pratiqué, il n’est pas destructeur physiquement. Cette pénibilité relative, le contact avec les animaux, avec la nature, attire selon Cédric de plus en plus de jeunes. “Une bonne nouvelle pour l’avenir de notre profession” reconnait le jeune homme. Son seul regret, c’est qu’il n’y ait plus aujourd’hui, en France, d’industrie de transformation de la laine et que plus de 90% de la production partent en Chine.

Mouton 1pano

Patrick MENEYROL

Patrick MENEYROL

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