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Les belles cousines auvergnates

Alors que le Festival de l’élevage et de la table gourmande bat son plein, intéressons-nous à une race bovine qui peuple d’habitude les Monts du Cantal, mais que nous pouvons retrouver dans de plus en plus dans les exploitations agricoles de Corrèze: la Salers. Une race présente durant ces 2 jours place de la Guierle et pleine de qualités.

Les plus chauvins diront qu’elle ne vaut pas une bonne Limousine. Pourtant, la Salers a su se faire une place dans les pâturages de Corrèze. Une place grandissante selon certains qui estiment qu’elle est particulièrement bien adaptée à nos contrées. C’est le cas d’Olivier Gane. Cet agriculteur est installé depuis 2006, avec son frère, à Saint-Gilles-aux-Bois. Ils ont repris la ferme des parents qui avaient un cheptel mixte: laitières et Salers, un héritage du grand-père qui, à l’époque, était un des rares à élever des auvergnates. En reprenant l’exploitation, les 2 frères ont décidé de laisser tomber le lait pour ne se consacrer qu’à la Salers. Ils ont aujourd’hui environ 150 têtes, dont 80 mères.

Cette race arbore une robe acajou foncé, à poil long et frisé, et à grandes et fines cornes de couleur claire en forme de lyre.”C’est une bête que l’on aime beaucoup” explique Olivier, “on la trouve très belle, et en plus, elle est facile à élever“. C’est un fait que la Salers est connue pour être un animal d’une grande faculté d’adaptation. C’est une race rustique qui supporte de rester en extérieur quelque soit les conditions climatiques, et de se nourrir d’un fourrage grossier.

Vent, pluie, froid, neige, elle se fait à tout sans difficulté, résultat sans doute de plusieurs centaines, voire milliers selon certaines sources, d’années passées sur les Monts du Cantal. Son autre qualité, tout aussi importante dans une agriculture moderne, est qu’elle met bas beaucoup plus facilement que les autres races. Sélectionnée à l’origine pour le travail, c’est une race de grand format, très charpentée, ce qui en fait une bonne mère, avec peu d’accidents de vêlage, y compris dans des conditions de vie rustiques. Des aptitudes qui font que de plus en plus d’éleveurs en pays corrézien introduisent des Salers dans leur cheptel.

 

C’est une race mixte, apte à la fois à produire du lait et de la viande de qualité. Le lait sert à la fabrication du Cantal et du Salers. La viande, elle, est très recherchée. Selon Olivier Gane, “elle est même meilleure que la Limousine car elle est un peu moins grasse tout en restant très persillée, et de nombreuses grandes tables en font une viande phare de leurs cartes”. Une qualité connue et reconnue, y compris à l’étranger. La ferme Gane vend en effet de nombreux veaux (ou broutards) et notamment en Irlande. Mais la Salers ne s’arrête pas là. Comme sa cousine du Limousin, elle est implantée aujourd’hui sur les 5 continents.

Patrick MENEYROL

Patrick MENEYROL

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