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Les CM2 en pleine évaluation

A chaque élève en CM2 son livret dévaluation

Depuis ce matin, les quelque 552 enfants en CM2 à Brive sont soumis comme tous leurs petits camarades à des évaluations nationales en français et en maths. Une évaluation qui va s’étaler sur toute la semaine dans le but affiché de repérer les enfants en difficulté. Mis en place l’an dernier, ces nouveaux tests avaient soulevé la polémique. La tension semble un peu retombée mais persistent au cœur des débats les fameux nombres décimaux. Visite à l’école Henri Sautet, dans la classe de Sylvie Morgen et Patricia Grandjean.

Des tests en maths et en françaisBien que ce ne soit pas la saison, on aurait pu entendre une mouche voler. Très concentrés, les 23 élèves de l’unique classe de CM2 de l’école Henri Sautet s’appliquaient à tracer des lignes ou à vérifier leur calcul. “C’était plutôt facile”, souffle Pierrick, 10 ans, pas le moins du monde impressionné. Avis partagé par Pauline, même âge, “mais je ne sais pas si j’ai réussi”.

Pendant toute la semaine, chaque élève de CM2 va vivre en pointillé avec son livret rose d’évaluation. Ils sont 552 à Brive (public et privé confondus), 2.410 en Corrèze et quelque 800.000 en France à être soumis à ce régime. A chaque jour suffira sa peine. “L’évaluation se déroule en six séquences, trois en français et trois en maths, d’une durée chacune de 45 minutes pour ce qui est du français et de 30 minutes pour les maths”, détaille Sylvie Morgen, directrice de l’école Henri Sautet. “A nous de nous organiser. Nous avons pour consigne de ne pas faire plus de deux séquences par jour et d’alterner français et maths.” Ses CM2 se sont donc collés au français ce matin et aux maths cet après-midi. Demain, re-belote, même programme. Puis jeudi, français, vendredi math et le tour sera bouclé.

“L’objectif avoué de cette évaluation est de repérer des enfants en difficulté scolaire“, poursuit la directrice. Bien sûr, l’enseignant est déjà à même de les connaître. Ce qui n’empêche pas de mettre le doigt sur certaines lacunes. “Par exemple l’an dernier, lors de la première évaluation, nous avons constaté que certains enfants ne savaient pas donner l’heure sur des cadrans ou accorder le sujet au verbe. Ça peut nous orienter sur des bases à retravailler.”

GéometrieSauf que l’an dernier, la polémique avait fait rage autour de ces nouveaux tests. D’abord, parce que cette évaluation qui porte sur le socle commun de CM2 se déroulait à moitié programme de celui-ci, ce qui avait d’ailleurs poussé certains enseignants radicaux à boycotter les tests. En cause aussi, la méthode de notation qui comptait par exemple comme faux un exercice réussi en partie ou dont l’élève n’avait pas encore abordé la notion en classe; là aussi certains enseignants avaient appliqué leur propre système de notation.Ce qui somme toute finit par écorner la fiabilité de l’évaluation.

Et surtout, au cœur des débats: les nombres décimaux dont les opérations sont logiquement abordées plus tard dans le programme et qui figurent pourtant dans les tests. Les élèves s’y cassent les dents. “L’an dernier, il avait fallu rassurer les parents affolés par les mauvaises notes de leurs enfants pourtant bons élèves”, se souvient la directrice. Alors, quelle ne fut pas sa surprise en constatant qu’ils figuraient toujours dans la batterie de tests. Argument des hautes sphères: l’étude de ces nombres décimaux est abordée en fin de CM1. La critique a tout de même était entendue en partie.

“Cette année, les élèves doivent placer les décimaux sur une règle graduée et faire des additions ou soustractions, mais les tests n’intègrent plus de divisions par un chiffre décimal”, constate heureusement Sylvie Morgen. Reste que la plupart des enseignants n’ont pas encore abordé ces notions. Quelques uns ont tout de même bouleversé la logique et entamé le programme avec les décimaux. Une parade comme une autre. mais le canevas reste sensiblement le même.

la classe de CM2 de l'école Henri Sautet en évaluation“De même, en français, les textes sont très imagés avec des métaphores. Si l’élève est très bon, il saisira la nuance, mais je ne suis pas sûre que ce soit du niveau et de l’âge du plus grand nombre”, s’interroge la directrice. “La grande nouveauté cette année, c’est une notation plus large en trois codages: “juste”, “faux”et “n’a pas répondu”, ce qui ouvre un plus large éventail”, relève la directrice. En français aussi, la correction s’est un peu assouplie. Mais cela suffira-t-il pour refléter la réalité ? Il faudra attendre la fin de l’évaluation pour avoir un début de réponse.

“Dès la semaine prochaine, nous devrons saisir les résultats pour les envoyer à l’inspection d’académie. La semaine suivante, nous devrons également informer collectivement les parents sur les résultats de l’école. Les résultats individuels seront abordés avec des rendez-vous.” Il n’en reste pas moins que ces notations figureront dans le dossier d’entrée en 6e.

Marie Christine MALSOUTE

Marie Christine MALSOUTE

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