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Lutter contre la prostitution étudiante

Jeudi 23 novembre, une conférence débat abordera la question de la prostitution étudiante, de 14h à 17h dans l’amphithéâtre de l’INISUP, 25, avenue Édouard-Herriot. L’entrée est gratuite. Cet article a été rédigé avec notre stagiaire Maria Frühwald.

Claire Grangeaud, sociologue et coordinatrice du service prévention/formation à l’amicale du Nid (insertion des personnes en danger ou en situation de prostitution), interviendra sur ce sujet en abordant les mécanismes d’entrée dans la prostitution, les risques encourus avec quelques chiffres ainsi que la législation. Pour encore mieux comprendre la situation, sera visionné le film de prévention Sur le fil réalisé par le Nid. Il montre comment une jeune étudiante entre dans le monde de l’escorte. La projection sera suivie d’un débat avec le public.

« Ce n’est pas un sujet à prendre à la légère, notamment lorsqu’on est parent”, explique Sandrine Maurin, adjointe au maire en charge de la cohésion sociale. La Ville est d’autant plus impliquée dans cette sensibilisation qu’elle est signataire de la charte européenne pour l’égalité des femmes et des hommes dans la vie locale. Elle est d’ailleurs la seule collectivité territoriale de la Corrèze qui développe des actions dans ce domaine. “Il faut rompre avec le cliché que l’on se fait de la prostitution. Le but de cet événement est de sensibiliser les jeunes et de lutter contre la prostitution qui se déroule souvent via Internet et les réseaux sociaux», poursuit la conseillère municipale.

“Nous disposons de très peu de chiffres”, reconnait Anne-Marie Chastré, représentant la DDCSPP (Direction départementale de la cohésion sociale et de la protection des populations de la Corrèze). « Environ 30000 personnes, dont 85% de femmes, sont prostituées en France. Parmi elles de plus en plus d’étudiant(e)s se livrent au racolage occasionnel », chiffre la représentante.

Une étude menée par l’Amicale du Nid auprès d’un échantillon de quelque 1800 étudiants de Montpellier, montre aussi que presque 16% déclarent “pouvoir envisager le recours à la prostitution en cas de situation très précaire”. Parmi eux, 68% de femmes et 32% d’hommes. Cible sensible s’il en est, les jeunes tendent à banaliser les amours tarifés. Certes, Brive n’est pas Montpellier, mais sa jeunesse peut tout aussi bien être exposée à ces dérives.

Autant de raisons qui poussent la sociologue Claire Grangeaud à faire de la prévention dès le lycée. La prostitution touche en effet les adolescents de 15 à 17 ans. “Il s’agit aujourd’hui de sensibiliser les jeunes aux mécanismes qui peuvent faire basculer dans la prostitution et d’inciter ceux et celles qui sont tombés dans le système à s’en extraire”, insiste Anne-Marie Chastré qui annonce la constitution prochaine d’une commission départementale placée sous l’égide du préfet et qui sera chargée des mesures de protection et d’accompagnement avec des socioprofessionnels. “Nous devons agréer une association qui assurera le suivi.”

Cette conférence débat est ouverte à toutes et tous. Une conférence similaire aura lieu également le matin à destination des seuls élèves infirmiers de 2e année à l’IFSI dans le cadre de leur formation.

Les deux actions dans le domaine de prostitution sont organisées par la Ville de Brive, la Délégation Départementale aux droits de femmes et à l’égalité de la Corrèze, ainsi que le FIPD.

brivemag.fr

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