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Marché aux veaux de lait: un bon cru

Veaux de lait guierle PANO

C’était en quelque sorte le dernier rendez-vous du Festival de l’élevage et de la table gourmande, ce matin, à la Guierle. Le marché aux veaux de lait. Un rendez-vous traditionnel mais que le maire a souhaité déplacer du Teinchurier à la Guierle pour finir en beauté le Festival. Eleveurs, acheteurs, ils étaient nombreux pour ce marché très important qui est une sorte de baromètre du prix de cette viande de très grande qualité, et qui, cette année, une première en France pour un marché public, proposait le paiement sécurisé.

Veaux de lait guierle280 veaux étaient proposés à la vente ce matin. Des animaux de 200 kilos en moyenne, âgé au maximum de 168 jours pour bénéficier du label rouge. A 9 heures, au coup de sifflet, les acheteurs et les éleveurs se sont précipités vers les bêtes pour d’âpres négociations sur le prix au kilo. On scrute l’œil de l’animal, sa queue, ses flancs, on discute entre éleveurs et maquignons. En 30 minutes, les affaires sont réglées. Tous les veaux ont trouvé preneur. De l’avis de spécialistes, sur place, c’est un bon marché. Les prix, négociés encore en francs, se tiennent bien, dans une fourchette de 3 euros minimum pour les animaux les moins beaux à 10 euros pour celui qui gagne le 1er prix. Le gagnant, cette année, est Clément Talleyrie, éleveur à Varetz.

Veaux de lait guierle4Cette vente de veaux de lait a été l’occasion d’une première nationale pour une vente publique: le paiement sécurisé pour les éleveurs et les acheteurs qui le souhaitent. Concrètement, cela veut dire que ceux qui ont choisi cette garantie sont repartis avec leur chèque ce matin, et n’ont pas du attendre les 20 jours habituels pour toucher leur argent. Un plus que l’association des éleveurs a pu mettre en place en accord avec la Ville de Brive. Veaux de lait guierle6Une initiative importante au regard des trésoreries des exploitations agricoles qui sont, la plupart du temps malheureusement, dans le rouge.

Le veau de lait sous la mère est un produit d’excellence en Corrèze. Il bénéficie d’un label rouge reconnu par la France et d’une IGP (identité géographique protégée) reconnue par l’Europe. Ce marché est un marché de reprise après un été où les cours étaient moins bons avec beaucoup de boucheries fermées et une baisse de la consommation, effet de la canicule, qui a frôlé les 30% certaines semaines. Veaux de lait guierle3Les prix au kilo qui en sortent sont donc des indicateurs très importants pour la filière, d’ailleurs beaucoup d’éleveurs qui ne présentaient pas d’animaux ainsi que des responsables de grands groupes de viandes étaient présents ce matin à la Guierle, histoire de prendre la température.

La crise de l’élevage, au sens large du terme, se ressent également mais dans une moindre mesure. Nous sommes ici dans un produit haut de gamme, fleuron de la Corrèze, qui en fait le veau le plus reconnu au niveau national, il y a donc une stabilité des prix, plus haut que pour le reste des élevages bovins, broutards par exemple. Veaux de lait guierle5Malgré cette bonne tenue, les éleveurs jugent pour certains que ce n’est pas assez cher payé pour le travail fourni. Faire du veau sous la mère, c’est en effet très contraignant. Il faut faire téter le veau tous les jours, 2 fois par jour, et cela tout au long de l’année. Il y a de plus un cahier des charges très strict à respecter. C’est un travail artisanal car les éleveurs ne font, en moyenne, qu’une trentaine de veaux par an. Cette démarche, et le savoir-faire qui va avec, justifient des prix conséquents.

Patrick MENEYROL

Patrick MENEYROL

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