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Quand la foire avait les stands pleins mais le ventre vide

l'espace restauration de la foire

Si aujourd’hui, grâce à l’implication de toute une ville, la mécanique de la foire du livre est bien huilée, tel n’a pas toujours été le cas. François Janaud, qui tenait dans ce début des années 1980 la librairie Le vent dans les pages, fait partie des premiers libraires à s’être impliqué dans l’événement. “Il y a 30 ans, je me suis retrouvé avec ma quinzaine d’auteurs sur les bras quand est arrivée l’heure du midi. Rien n’avait été prévu pour le déjeuner.” Situation inimaginable aujourd’hui alors que cette foire met les livres comme les palais en fête.

Il est bon de le rappeler. Si aujourd’hui la foire du livre est une affaire qui roule, c’est qu’elle porte fièrement derrière elle ses trente ans d’expérience; mais surtout, qu’elle a rassemblé, rapidement et un peu plus chaque année, des énergies nombreuses: celles de toute une ville, des bénévoles, libraires, associations, partenaires, restaurateurs et hôteliers.

François JanaudL’arrivée des auteurs, leur prise en charge, leur hébergement, leur restauration. Tout cela, il a bien fallu l’initier. Et la première année, tout ne s’est pas passé comme sur des roulettes. François Janaud, de la librairie Le Vent dans les pages, s’en souvient très bien. Lui qui a fait partie de la poignée de libraires brivistes à s’être démenés pour contacter les représentants, téléphoner aux différents directeurs de maisons d’édition pour finalement réunir, dès la première année, environ 150 écrivains venus de la France entière. Pour les convaincre, il leur affirmait qu’il allait y avoir une foire du livre à Brive et qu’ils devaient en être. “Laffont, Albin Michel et Gallimard étaient déjà là”, rappelle François Janaud.

Seulement, à cette époque-là, ces courageux et téméraires instigateurs essuyaient les plâtres: “A l’heure du déjeuner, je me suis retrouvé sans rien pour faire manger ma quinzaine d’auteurs”, se souvient François Janaud. Ni une ni deux, le libraire a pris les choses en mains et a amené toute sa troupe manger chez Burgman, un restaurant qui se trouvait alors en-dessous de la gare, et qui servait une très bonne choucroute.” A l’époque, la proposition a été très bien accueillie. Pas si sûr qu’aujourd’hui, il en serait de même pour les auteurs habitués aux délicieuses victuailles servies dans le train du livre, dans l’espace de la foire ou dans les restaurants de la ville où les auteurs ont leurs habitudes.

Ce petit couac n’allait pas se produire deux fois. Dès la seconde édition, Les Amis du livre se sont complètement mobilisés. Il a été décidé que les libraires leur reverseraient 20% de leur recette. Ils sont alors devenus la véritable cheville ouvrière et logistique de l’événement dont personne n’ignore désormais la destinée.

François Janaud

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Jennifer BRESSAN

Jennifer BRESSAN

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