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Stéphane Gourvat, trompette de la renommée

Stéphane Gourvat est soliste de l’Orchestre de Paris. Depuis bientôt 20 ans. Beau parcours pour ce quadra, ancien élève du conservatoire de Brive.

Au sein de cet orchestre réputé – la première formation symphonique française qui fête allègrement son demi-siècle -, Stéphane Gourvat a côtoyé les chefs les plus prestigieux, participé à des tournées qui l’ont amené jusqu’en Chine ou au Japon. Malgré une carrière qui l’accapare (avec une centaine de représentations chaque année), le trompettiste a offert récemment à Brive, avec cinq de ses collègues, une soirée très « Premier Empire », dans le cadre des Journées européennes du patrimoine. Comme un retour aux sources, là où tout a commencé.

Médaille d’or à 16 ans
Le gamin de Cublac n’a bénéficié d’aucune tradition musicale familiale. Sa vocation, il la doit curieusement à L’École des fans, une émission télévisée « bon enfant » de Jacques Martin à laquelle participait régulièrement le trompettiste virtuose Maurice André. « J’ai eu un coup de foudre pour le personnage et l’instrument », se rappelle Stéphane Gourvat. À 10 ans, il fait ainsi ses premiers pas avec l’Harmonie de Terrasson, où il traine dans son sillage ses parents qui se mettent un temps au saxophone et son frère qui deviendra plus tard professeur de clarinette. Dans la foulée, il entre au conservatoire de Brive (on disait alors école de musique). Il garde pour son professeur Alain Penaud une profonde reconnaissance. « C’est là que j’ai réellement découvert la trompette. Avant, je bidouillais un peu. » Il apprend à travailler l’instrument et se découvre « quelques prédispositions ».

« Très vite, j’ai su que je voulais en faire mon métier. » Son cursus le confirme : à 16 ans, il décroche la médaille d’or sanctionnant la fin des études musicales du troisième cycle. « C’est ce qu’il y avait de plus haut à l’époque. » Il intègre alors le conservatoire régional de Limoges, tout en suivant sa scolarité à Brive et opte ensuite pour un bac de gestion « au cas où ». « Ce n’était pas évident car je prenais aussi des cours particuliers à Paris. » Car le jeune musicien vise le conservatoire national supérieur, « le Graal ». Il y entre à 19 ans pour terminer tout aussi brillamment son cursus 3 ans plus tard avec un Premier Prix à l’unanimité. Il est aussitôt trompette solo de l’Orchestre du Capitole de Toulouse, pendant un an, avant de s’engouffrer dans une place disponible à celui de Paris. « Il n’y pas eu d’autre depuis 20 ans que j’y suis. Il ne fallait pas rater le coche. Et on était 70 pour une place. »

Un recueil de musique française
Pourquoi une telle affinité pour la trompette ? «J’aime la sonorité de cet instrument, ce qu’on peut en faire, autant dans la force que dans la douceur », tente d’expliquer Stéphane Gourvat. Il en apprécie tous les registres et les époques, avec toutefois une préférence pour la musique du 20e siècle « qui a offert à l’instrument toute la richesse de son répertoire ». Il lui a d’ailleurs consacré en 2015 un recueil d’Études françaises pour trompette qu’il a remises au jour sous le label Indésens (disponible en digital exclusivement). « La musique romantique, Debussy, Ravel, Malher… Il y a des chefs d’œuvres qu’on ne se lasse pas de jouer. »

Lorin Maazel ou Pierre Boulez
S’il se produit régulièrement en formation de musique de chambre, s’il a sillonné l’Europe, beaucoup l’Asie – « c’est un des bons côtés du métier » -, s’il a cotoyé Lorin Maazel ou Pierre Boulez, Stéphane Gourvat n’en a pas moins ressenti une émotion prégnante lors de son concert au Théâtre de Brive.  « Lorsque j’étais jeune élève au conservatoire, je ne me doutais pas que je serais un jour à l’Orchestre de Paris. » Ni qu’il reviendrait en enfant prodige. Avec cette envie grandissante, qu’il a déjà connu comme enseignant, de transmettre aussi de son savoir et de sa passion.

 

Marie Christine MALSOUTE

Marie Christine MALSOUTE

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