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Trésors de papier

dsc_8883Des archives de la collégiale Saint-Martin de Brive ont été retrouvées et déplacées en vue d’une restauration devenue de plus en plus pressante au fil des années. A cette occasion, nous vous proposons de (re)découvrir le parcours du livre à différentes étapes de sa restauration. Quand les livres font peau neuve…

dsc_95751L’aventure commence dans la sacristie de la collégiale Saint-Martin où des archives oubliées ont été retrouvées. Elles ont dû être exhumées de leurs néfastes tombeaux qui représentaient un danger pour leur préservation. Le déverrouillage des placards a ouvert la voie à de nouvelles perspectives d’études, promesses d’une meilleure compréhension du fonctionnement passé de la collégiale. Avant de venir enrichir les collections et d’être consultables par le public, les documents trouvés, achetés ou déposés sont pris en mains par des professionnels de la restauration. C’est le début d’une grande aventure. En voici les principales étapes.

dsc_0850Les documents sont d’abord inventoriés un à un et photographiés avant de prendre le chemin des archives municipales lors d’un transport sous haute protection réalisé avec mille précautions.

Première chose à faire : dépoussiérer ! Malgré le nom de l’opération, la brosse ne sert pas tant à retirer la poussière qu’à protéger les documents des bactéries et autres champignons qui se régalent plus que bon nombre de lecteurs de ces pages oubliées. Le procédé, exigeant dextérité et douceur, permet d’évaluer l’état de la pièce et les différents travaux que nécessite sa restauration.

dsc_08771Les informations relatives au document (titre, date, nombre de pages, état) sont ensuite saisies sur informatique de manière à ce qu’elles soient accessibles aux chercheurs.

Le but ultime de la manœuvre étant bien sûr la mise à disposition des documents au public.

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dsc_8821Les documents les plus abîmés prennent le chemin d’entreprises spécialisées. Poussons sans plus attendre la porte des Reliures du Limousin, installées en Corrèze depuis plus de 20 ans et réputées dans la France entière. Passé le seuil de la porte, il n’est pas possible d’en douter : nous sommes bien au bon endroit. Les livres anciens, en attente d’une seconde jeunesse, apparaissent las, désœuvrés, fatigués sur des charriots. Des vapeurs de colle et d’alcool flottent dans l’air et titillent les narines des nouveaux-venus.


Les livres, vraie nourriture de l’esprit


patchwork de papiers

Les prédateurs s’en donnent à cœur joie ! Ils se régalent de ces pages. Le ver peut traverser le livre de bout en bout ; s’il arrive au lecteur de se perdre dans sa lecture, le ver lui, retrouve toujours son chemin à travers les pages. Il les dévore, littéralement ! Les rongeurs croquent, les insectes dentellent le feuillet, l’humidité fait gondoler les pages.

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Les opérations de comblage et de doublage sont les plus fréquentes dans la restauration. Cette première permet, comme son nom l’indique, de combler les lacunes du feuillet ; le doublage permet sa consolidation.

Le plus : la règle d’or du travail de restauration ? L’obligation de réversibilité du travail. Chaque acte réalisé doit pouvoir être défait sans abîmer la pièce ni laisser de traces.

Puzzle de papierLa restauration passe aussi par le ré-assemblage du document. Ce travail nécessite patience, minutie, concentration et doigté.

Christian Guionie, le directeur des Reliures du Limousin nous a accueillis et renseignés sur les particularités du métier. Son avis sur la profession: “savoir analysé et être besogneux“. Son proverbe (il est de Brassens) : “Sans technique un don n’est qu’une sale manie”.

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Les livres renferment des fragments de vie, des tranches d’histoire : ils sont à la fois traces du passé et promesses d’avenir. Aussi précieux soient-ils, l’épreuve du temps leur est souvent néfaste, parfois fatale. Les professionnels de la restauration sont là pour redonner vie à ces souvenirs calligraphiés, ces pensées séchées. C’est une profession qui nécessite talent, patience mais surtout amour du métier : il doit être fait à cœur ou n’être point fait du tout. Ce parcours du livre, qui débute dans les mains des restaurateurs, trouve son accomplissement entre celles du public. Grâce à eux, les lecteurs bénéficient d’un répit face au temps, destructeur des pages oubliées.

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De l’insolite à l’esthétique : il n’y a qu’un pas.

Mille-feuille végétal ?

Trou

Les mains s'agitent au-dessus de l'ouvrage

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Patchwork de papiers

A mi-chemin entre l'outil et l'objet d'art

Atelier d'artiste ?

Jennifer BRESSAN

Jennifer BRESSAN

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