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Vendanges du Saillant : un bon millésime

Vendanges au Saillant

C’est bien parti pour les vendanges 2014. Certes, avec une quinzaine de jours de retard, mais la belle arrière saison aura sauvé une année qui s’annonce excellente, en rendements comme en arômes, pour la cave coopérative des Coteaux du Saillant.

les jeunes“Elles sont magnifiques ces grappes, on n’a jamais vu la parcelle comme ça“, se réjouissent Denise et Robert. Sécateurs en main, le couple avance en cadence, de part et d’autre du rang de vigne. Comme d’autres coopérateurs, ils sont venus prêter main forte aux jeunes saisonniers. Ce jour là, d’autres jeunes en formation à l’IME de Meyssac sont également venus compléter les rangs. Avant de brasser les grains, ces vendanges brassent les générations.

Pour tous, la tache est rude sur le terrain abrupt et pas question de rêvasser. D’abord pour ne pas se couper. Ensuite pour éviter l’oxydation des grains. Le tracteur ne cesse d’ailleurs de sillonner les allées pour ramasser les paniers remplis. Mais rien n’empêche de papoter et de s’accorder de bonnes tranches de rigolades.

detail“C’est moins dur que les pommes et c’est plus sympathique”, assure Antoine, 20 ans. “Tout le monde se tutoie, jeunes et plus âgés, et à midi on mange tous ensemble.” Un subtil dosage entre travail et convivialité : le charme des vendanges.

“Chaque année, j’invite des amis de Hollande à vendanger”, raconte Mieke, une coopératrice d’origine hollandaise. “C’est une expérience exceptionnelle, un moment fort humainement.” Indéniablement, la vigne est avant tout une histoire de passion et de passionnés.

rene maury“Autrefois ici, c’était tout en vigne”, rappelle René Maury, président de la cave coopérative. “Il y avait des vignobles réputés depuis le Moyen-Age, comme le Vertougit.” Le phylloxera a fait au 19e siècle table rase de ce vignoble corrézien. Il aura fallu le pari fou de quelques passionnés pour relancer il y a une dizaine d’années ces Coteaux.

“Nous sommes une très jeune cave, créée en 2003, comptant une vingtaine de coopérateurs qui avons rassemblé nos parcelles. Aujourd’hui, nous disposons de 21 hectares plantés, mais 16 en production. Il faut en effet attendre 5 ans entre le moment où l’on plante et celui où l’on peut récolter. La vigne, c’est de la stratégie à long terme en investissement. Sans compter avec les maladies de la feuille, de la grappe et les intempéries. Le pire, c’est la grêle, le dernier orage n’est pas passé loin, la récolte aurait été perdue… Heureusement, malgré tout, la vigne résiste à beaucoup de chose.”

tracteurLa cave du Saillant produit ainsi du blanc en majorité, mais aussi du rouge et du rosé. “Historiquement, on a d’abord fait du Chenin, un cépage qui peut donner différents vins, sec, moelleux ou liquoreux.” La première récolte aura fourni en 2008 quelque 20 000 bouteilles. Aujourd’hui, la cave a atteint les 50 000 à 55 000 : “pour la première année, nous serons en équilibre d’exploitation”. Chaque année, la cave plante de nouveaux hectares dont certains en bio. Elle a d’ailleurs créé une société d’investisseurs de la région pour lever des capitaux. “Notre objectif est d’arriver à 30 hectares en production. Une superficie qui donnerait de 90 à 130 000 bouteilles selon les récoltes.”

dame eu chapeauSur ces coteaux abrupts, le rendement ne pourra jamais être élevé. “Nous sommes de 35 à 40 hectolitres par hectare et nous misons sur la qualité. C’est un bon vin qui a du succès, mais nous n’en avons pas assez. D’autant que nous sommes sur une anomalie géologique, une bande étroite de schistes ardoisier propice à la vigne.” Ces passionnés du vin comme du terroir, veulent ainsi renouer avec cette ancienne tradition viticole et en faire un vecteur d’attrait pour le territoire en développant un oenotourisme qui draine de plus en plus d’amateurs.

panoramique brouillard

panoramique 2

Robert

grappes

 

Marie Christine MALSOUTE

Marie Christine MALSOUTE

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