Les jeunes kiffent la poésie

Et ils l’ont encore prouvé cet après-midi à L’Ouvroir, en ce dernier jour de Foire du livre dédié à Jean-Pierre Siméon. Le poète présent a savouré les mots déclamés par les CE2 de Louis Pons et ceux mis en scène par des lycéens de Bossuet. Devant un public suspendu et une salle archi comble.

Pendant ces trois jours hautement littéraires, L’Ouvroir s’est à nouveau affirmé comme le point d’ancrage des textes en liberté. Peut-être faudra-t-il d’ailleurs songer à offrir l’an prochain à la poésie un creuset plus large pour s’épanouir davantage, tant l’espace par moments parait exigu malgré une hauteur majestueuse. Surtout lorsque les élèves viennent eux-mêmes la livrer au public, drainant en plus des amateurs de la rime, les parents déjà conquis par la prestation de leurs enfants. Et tel est bien le mérite de la Foire du livre de Brive que d’avoir su, sous l’impulsion de son commissaire général François David, très attaché à la poésie, rendre moins confidentiel ce sublime art de l’évocation.

Jean-Pierre Siméon, invité majeur et grand prix de poésie de l’Académie française, à qui toute cette journée y était dédiée, l’assure: « La poésie sauvera le monde, si rien le sauve. Au reste, elle le sauve chaque jour de son indignité. »

Une poignée de CE2 de l’école Louis Pons ont ainsi bravé leur trac pour déclamer devant la foule quelques poèmes de Jean-pierre Siméon, attentif et attendri. La classe de première option humanité, littéraire et philosophie du lycée Bossuet a ensuite envahi l’espace pour mettre en scène une adaptation du Petit éloge de la poésie de l’auteur. Une belle appropriation du texte comme du lieu.

« Je ferai, oui, l’éloge de la poésie. Sans restrictions. Sans états d’âme. Parce que la poésie n’est justement pas le lieu de la demi-mesure. Je le ferai d’une voix pleine, vive s’il le faut. Parce qu’on ne peut admettre plus longtemps, n’est-ce pas, que les poètes, malgré les révérences qu’on leur fait de loin en loin pour se disculper de la désinvolture et de l’indifférence avec lesquelles on les traite ordinairement, soient renvoyés à leur étrange petit commerce particulier qui n’aurait rien à voir avec les affaires du monde. Je veux faire l’éloge de la poésie pour tous, non pas, voyez-vous, comme un agrément, un ornement de l’existence ou le partage de je ne sais quelle distinction supérieure : comme une nécessité vitale. »

 

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