Belle conclusion hier en fin d’après-midi pour le festival Respire ! qui a distillé ses spectacles gratuits en plein air. Un avant-goût de la saison concoctée par la scène nationale L’Empreinte qui débute en musique dès ce vendredi 11 octobre. Toute la saison et la billetterie sur sn-lempreinte.fr.
Dans le parc de la Guierle, le spectacle a ravi le public massé autour d’une spirale aussi monumentale que légère. Le public de tous âges s’est laissé porter par ces cinq femmes jouant les virgules sur leur partition aérienne. Cinq acrobates défiant la gravité, capables de se tenir longtemps à bout de bras (souvent d’un seul) à plusieurs mètres du sol, sans filet ni autre sécurité, dessinant entre ciel et terre leurs délicates arabesques. Avec une apparente facilité déconcertante. Ce moment de poésie en suspension concluait le festival d’avant saison joliment baptisé Respire!
Après ce bol d’air, pas trop le temps de reprendre son souffle pour entrer dans la saison proprement dite, dès ce vendredi 11 octobre à 20h, le concert The Altiste avec l’ensemble du pupitre d’alto (onze instrumentistes) de l’Orchestre national de Bordeaux, à 20h à Tulle, puisque l’Empreinte enjambe sa scène entre les deux villes.
La saison se veut « savoureuse », copieuse de 47 spectacles. Musique, danse, théâtre, cirque, création, jeune public… Toujours les ingrédients d’une recette réussie pour la scène nationale Brive-Tulle avec une saison que son directeur Nicolas Blanc juge « équilibrée ». On se risque à un aperçu, certes succinct mais qui en illustre la richesse.
Avec d’emblée un autre vertigineux spectacle de cirque donné à Brive dans un impressionnant silo de 12 m de haut implanté devant le théâtre : L’absolu de Boris Gibé. Le circassien, danseur, chercheur invétéré qui a tourné avec les plus grands du cirque, a rêvé pendant des années ce décor et il a créé cette machinerie artisanale dans lequel il évolue tel Icare ou Prométhée. Une expérience singulière pour une performance du vide à vivre en contre-plongée en prenant place sur un escalier en spirale. On ne vous en dit pas plus, seulement qu’il y aura en 10 représentations (du 15 au 26 octobre).

Il y aura des classiques revisités comme 20 000 Lieues sous les mers, avec le capitaine Nemo, son Nautilus bloqué en eaux profondes, les scaphandriers flottants, monstres marins et poissons merveilleux (la photo d’ouverture). Un théâtre d’illusion couronné par plusieurs Molière (17 et 18 avril). Une Carmen subtilement transposée par la compagnie Anglade avec Un piano dans la montagne, une version théâtrale et virevoltante éclairant d’un jour nouveau cette femme frondeuse et ensorcelante (29 et 30 novembre), Les Fausses Confidences auxquelles le très grand Alain Françon apporte vigueur et éclat au verbe de Marivaux (du 8 au 10 janvier)…

Côté danse, le virtuose Malandain Ballet Biarritz magnifiera avec audace Les Quatre Saisons de Vivaldi et celles, moins connues, d’Antonio Guido tout en lignes précises et rondes folkloriques, un bel hommage à la nature (du 13 au 15 décembre). La compagnie Koubi dévoilera Hippocampe(s) avec la participation d’enfants du Conservatoire. une chorégraphie tout en force, douceur et retenue dans une relation fraternelle (21 et 22 mai)…

Côté musique, Les Amazones d’Afrique, des amazones-chanteuses, feront vibrer leurs voix puissantes, toutes unies par le même désir de défendre le droit des femmes (14 novembre). Le chœur de l’Opéra national de Bordeaux s’attaquera à La Périchole d’Offenbach (17 janvier), Camille Bertault célèbrera les 20 ans du Bleu en Hiver (21 janvier)…
En cadeau de Noël, le collectif catalan Eia voltigera avec son drôle d’agrès mobile dans Nuye, “nous” en sarde (du 19 au 21 décembre). Le jeune public redécouvrira aussi Le Petit Chaperon Rouge, un spectacle de Sylvain Huc qui joue à vous faire peur (28 novembre) ou plongera Sous Terre avec deux artistes spéléos de la compagnie Matiloun pour découvrir les secrets et vies souterraines qui se cachent sous nos pieds (19 février)…
Et il y aura encore Christian Olivier, leader des Têtes raides (1er avril et ce n’est pas un poisson), la création Palombella Rossa (13 mars), l’invocation de La voix d’Ella (17 décembre), la danse reptilienne de Foreshadow (4 avril) et tant d’autres invitations à l’émotion…
De quoi vous allécher et feuilleter plus en détail le catalogue disponible dans les lieux publics ou en ligne sur sn-lempreinte.fr. De quoi ouvrir les imaginaires et rêver. Alors réservez vite si vous ne l’avez déjà fait.
Infos et billetterie sur sn-lempreinte.fr.