Les sonneries aux morts ont résonné ce matin en différentes stèles de Brive. La ville commémorait sa libération, le 15 août 1944, à l’issue d’une journée de négociations entre le commandement allemand et l’armée secrète. « Aujourd’hui est un moment privilégié. Un moment de rencontre entre l’histoire de notre cité et celle de notre pays car Brive est la première ville de France libérée par ses propres moyens« , a résumé le député-maire Philippe Nauche.
Dès 8h30, personnalités, familles et porte-drapeaux étaient rassemblés à côté du lycée d’Arsonval pour déposer des gerbes devant la stèle du docteur François Labrousse. Cinq autres cérémonies du même genre allaient se succédées dans la matinée devant diverses stèles avant que le cortège, plus impressionnant, ne revienne à quelques mètres de son point de départ, place du 15 août, là-même où 65 ans plus tôt résonna à nouveau la Marseillaise dans la liesse populaire. Ce jour anniversaire ne marquait pas pour autant la fin des combats contre la barbarie nazie. Il n’en reste pas moins une date importante dans l’histoire briviste.
Aujourd’hui, une simple pierre empruntée à l’Oppidum du Puy de Pauliac rappelle aux passants qu’un jour, en ces lieux, la cité avait rendez-vous avec l’Histoire.
Hommage a donc été rendu une nouvelle fois à tous ces soldats de l’ombre, torturés, déportés, exécutés ainsi qu’à ceux, encore vivants, qui peuvent témoigner de toutes ces souffrances inscrites dans la mémoire d’un peuple. Dans son discours final, le député-maire Philippe Nauche a voulu justement mettre en avant une « vertu du peuple » et un « refus républicain ». « Une vertu du peuple à travers le souvenir de Léon Bronchard, résistant mécanicien SNCF à Brive, qui refusa publiquement de conduire un train d’internés politiques vers leur funeste destin. » Il fut arrêté fin janvier 1943, déporté en Allemagne et ne fut libéré qu’en avril 1945. « Un refus républicain par l’intermédiaire du souvenir de François Labrousse, ce sénateur de la Corrèze qui fut, le 10 juillet 1940, l’un des 85 parlementaires qui refusèrent les pleins pouvoirs au maréchal Pétain. »