La 2e fête internationale de la truffe a débuté ce matin tout près du lac du Causse. Un marché aux truffes réunissait une dizaine de producteurs, et une démonstration de cavage a permis de découvrir l’art de trouver ce champignon si convoité.

Evidemment, il faisait froid ce matin au lac du Causse. Pourtant, les amateurs de truffes n’ont pas manqué l’ouverture de la 2e fête internationale consacrée aux fameuses pépites (qui se vendaient entre 7 et 9 euros le gramme). Sous un chapiteau chauffé, une dizaine de producteurs de truffes présentaient leur récolte. Des chevronnés comme des petits nouveaux.

Chez les chevronnés, René Barre, 1er prix du marché: “Jusqu’à ces derniers jours, on n’a pas eu de gel. Ce qui explique que la récolte de cette saison fut bonne, en quantité comme en qualité“, explique le producteur, propriétaire de deux chiens à la truffe visiblement efficace. “Ma première plantation de chênes verts, je l’ai faite en 99, mais ma première récolte ne date que de 2005. Depuis, ma production n’a cessé d’augmenter.”

A quelques mètres, Ludovic Lapouge, sa mère et sa petite amie présentent eux-aussi leur panier. “C’est notre première récolte, notre premier marché et on a obtenu le 4e prix”, disent-ils la mine réjouie. S’ils ont planté leurs premiers arbres il y a 4 ans à Perpezac-le-Blanc, ce ne sont pas à leurs pieds que sont apparues les truffes: “On a repéré une terre brûlée. On a d’abord cherché grâce aux mouches, puis on a sollicité le propriétaire d’un chien pour récolter. Ce matin, ce sont des truffes “sauvages” que l’on propose”. Depuis cette découverte, leur motivation a redoublé: “On va agrandir notre truffière”.

Ces trois-là ne devraient pas tarder à dresser un chien ou un cochon pour les aider dans leur quête de cet or noir. Ce matin, ils ont d’ailleurs pu se renseigner auprès de spécialistes de cavage, et découvrir leur savoir-faire grâce à une démonstration avec deux chiens et une truie.

Au cœur de la truffière reconstituée par les services de la Ville de Brive, le premier chien à s’essayer au cavage n’a pas eu trop de mal, grâce à son odorat 800 fois plus puissant que celui d’un homme, à trouver le champignon convoité.

Le dressage d’un chien est relativement simple: à l’âge de deux mois, il suffit de cacher des petites truffes avec du fromage, et de le faire chercher.

Durant les 15 premiers jours, le chien cherche l’odeur du fromage, mais imprime dans le même temps celle de la truffe. Ensuite, il doit trouver la truffe seule, pendant un mois. Une fois dressé, le chien garde cette capacité à trouver les truffes toute sa vie.

“L’objet de cette fête internationale de la truffe est de démystifier la truffe et de mieux la faire connaître au plus grand nombre”, a expliqué Patricia Bordas, présidente du Syndicat du Causse Corrézien, aux manettes de l’événement. “Les deux jours qui viennent serviront à ça, notamment grâce au colloque de demain samedi à 14h au théâtre, gratuit et ouvert à tous, qui réunira des spécialistes de la truffe”.

Le programme du week-end de la 2e fête internationale de la truffe:

• Samedi 4 février à Brive, de 10h à 12h: défilé de confréries dans les rues de Brive. Au théâtre de 14h à 18h: colloque international “truffeS et territoireS” pour une approche interdisciplinaire agronomique, génétique, sociologique, agroforestière, écologique et prospective. Puis, à 20h, à l’espace des Trois provinces, repas autour de la truffe avec prestation de la compagnie Hervé Koubi. Tarif: 70 euros par personne. Réservations au 05.55.17.20.70.
• Dimanche 5 février à la station expérimentale de Chartrier-Ferrière, à partir de 10h: visite des sites trufficoles avec Hervé Coves, agronome, responsable de la station expérimentale.

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