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Le Cri a joué “Boomerang” en Ukraine

Les membres du Cri devant le théâtre national du drame russe à Kiev, autour de l'affiche de Boomerang

Des membres du Théâtre du Cri se sont rendus récemment en Ukraine pour deux représentations de leur pièce Boomerang. Une aventure théâtrale tout autant qu’une belle expérience culturelle.

Le 17 mai 1972, le Théâtre du Cri donnait sa première représentation (Devant la porte, de Borchert) au centre Raoul Dautry des Chapélies. 40 ans plus tard, jour pour jour, c’est à Tcherkassy, dans le cadre d’un festival international, que la troupe a présenté une de ses dernières réalisations: la pièce Boomerang de Bernard da Costa. Devant le théâtre de Tcherkassy où se tenait le festivalLa seconde représentation a eu lieu à Kiev, le 19 mai, au Théâtre national académique du drame russe. Le choc culturel était au rendez-vous pour les comédiens Michèle Birou et Guillaume Lagrange ainsi que le metteur en scène du spectacle Robert Birou, qui étaient accompagnés par Cédric Laroche, régisseur du Théâtre de la Grange.

Grâce à cette expérience, la troupe briviste a eu l’occasion de se produire dans des conditions auxquelles elle n’est guère habituée. “Après avoir joué Boomerang dans une grange d’un village lotois (entre autres) où il fallait tout installer par soi-même, nous avons eu l’impression de faire le grand écart en présentant la même pièce dans des théâtres qui emploient l’un à Tcherkassy 150 personnes dont 50 comédiens, l’autre à Kiev 760 personnes dont une centaine de comédiens”, relatent les artistes. “A chaque fois, une quinzaine de personnes au moins étaient disponibles pour aider à installer le décor, à régler les lumières et le son. Situation plutôt confortable qui n’excluait pas quelques difficultés techniques et le stress qu’elles peuvent engendrer.”

Le groupe en compagnie du metteur en scène Alexandre Pavlioutin à TcherkassyPour cette pièce intimiste où s’affrontent deux personnages, le Théâtre du Cri avait souhaité une certaine proximité avec les spectateurs. C’est ainsi qu’à Tcherkassy le public était massé sur le vaste plateau du théâtre, tout près de l’aire de jeu. Deux jours plus tard, à Kiev, c’est dans la petite salle du Théâtre national que la représentation s’est déroulée. La traduction du texte, en russe, était projetée sur écran.

Dans les deux lieux, la pièce a reçu un accueil vraiment chaleureux. Pendant les discussions qui ont suivi les représentations, l’intérêt des spectateurs s’est manifesté par toutes sortes de questions, sur la pièce elle-même, sur les raisons de son choix, sur l’auteur et son œuvre en général, sur la pratique du théâtre en France, sa place dans l’enseignement, les projets de la troupe, reviendrions-nous l’an prochain en Ukraine, et avec quelle pièce?…”  A Tcherkassy, c’était la première troupe française que l’on recevait, et visiblement les spectateurs lui en étaient reconnaissants. “Ce fut un moment d’échange très fort et émouvant.” Le Théâtre du Cri ne pouvait guère espérer mieux pour fêter le quarantième anniversaire de sa première représentation!

Rencontre dans une rue de Kiev. Photo KossakAvant de jouer eux-mêmes, les Brivistes ont assisté à trois représentations. “Même si le propos nous a échappé, nous n’avons pas eu droit à un sur-titrage en français”, s’amusent les comédiens, “nous avons été sensibles à divers aspects des spectacles.” Ils ont pu également établir des contacts privilégiés avec des artistes sur place, la comédienne Tatiana Krijanivska, le metteur en scène Alexandre Pavlioutin… “Par le biais du Centre francophone, nous avons aussi rencontré des Ukrainiens qui s’intéressent à la culture française. Nous avons pu discuter avec eux, évoquer la situation et les difficultés de leur pays.” A Kiev, l’activité et l’animation qui régnaient dans la ville leur a rappelé que l’Euro de football approchait.

Pour le Cri, de retour dans la cité gaillarde, l’aventure théâtrale continue. A l’automne, de nouvelles représentations de Boomerang devraient conduire la troupe notamment dans l’Aude (Port-la-Nouvelle) et dans le Lot. Et de nouveaux projets vont bientôt voir le jour.

Marie Christine MALSOUTE

Marie Christine MALSOUTE

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