Il est 9h59 et des lambeaux de secondes… La course est finie: Michel Olchewsky jette un coup d’oeil au chrono, il est sûr de son fait, il lève les bras en forme de V, il remporte ces 24 heures de Brive, épuisé et heureux. Chez les féminines, Karine Herry rafle la victoire et les honneurs. L’ancienne championne de France de la spécialité semble exténuée : à peine la ligne coupée, elle file s’allonger. Sylvie Peuch, la régionale de l’étape est seconde.
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Quelle épreuve, aller chercher ce dépassement de soi pour se prouver que l’on peut repousser encore et toujours ses limites. Trouver des ressources insoupçonnées pour tenir, résister, avec comme seul objectif boucler les deux satanés tour de cadran et inscrire à son compteur le plus de kilomètres possible. Ce sont ces motivations et nulle autre qui conduisent ces hommes et ces femmes à courir pendant 24 heures.
A ce petit jeu, l’Albigeois, Michel Olchewsky s’est avéré le meilleur en franchissant la ligne, après avoir couvert 221 kilomètres et 270 mètres, le détail a son importance. L’homme a le visage émacié, la chevelure effilochée, ne boude pas son bonheur, il saute comme un cabri malgré qu’ il soit épuisé: » je remercie le corps médical qui m’a soigné d’énormes ampoules. C’est la première fois que je participe à une telle épreuve, je suis ravi, je sais aussi physiquement où j’en suis suis , mais je n’ai pas toujours compris pourquoi c’est parti si vite hier matin ».
Karine Herry n’a pas trop envie de faire la belle sur la ligne qu’elle vient de passer à fond. Des efforts ultimes mais qui l’ont usée, son mari vient à sa rescousse et la conduit sur un lit de camp. Karine souffre :« J’ai le genou gauche qui me brûle, il est gonflé, j’ai voulu terminer à bloc, c’est une affaire de principe, je suis un peu « naze », mais je suis satisfaite de mes 213 kilomètres », consent la championne.
La course est finie aussi pour Sylvie Peuch deuxième. Elle a gratté 205 bornes : »J’ai souffert de la chaleur, je n’aime pas la chaleur, je n’ai pratiquement rien mangé, j’ai bu de l’eau pétillante en grande quantité. Je crois que j’avais encore dans les pattes une récente compétition, mais je me devais d’être là pour mon club ».
Ce qui est bien dans ce genre d’épreuve, certes il faut des vainqueurs, mais il n’y pas de battu au contraire, pour ceux qui terminent c’est aussi une victoire, mais à quel prix. Certains concurrents ont terminé ces 24 heures d’efforts dans un état pitoyable. Gérard Dehu par exemple, fait penser à un pantin désarticulé, il ne court pas, il ne marche pas vraiment, on ne sait pas trop, il avance en dodelinant de la tête, le corps est de travers, il est « cramé », mais lui aussi il franchira la ligne, ce sera sa victoire sur cette course de l’extrême.