Elles sont quatre, habitant Rivet ou l’ayant quitté depuis peu. Et elles avaient des choses à dire sur leur quartier, notamment sur la mixité qui enrichit et le bonheur qu’elles ont à résider sur « cette colline où il fait bon vivre ».
Toutes quatre ont participé il y a peu à un travail d’écriture mené sur 3 jours par le Bottom Théâtre et intitulé « Ouvrez les guillemets » (consultez notre précédent article en cliquant ici). Accompagnées par la metteure en scène Marie-Pierre Besanger et l’écrivain Manuel Antonio Pereira, auteur de Berlin Sequenz, elles ont ciselé leurs mots. Ce lundi après-midi, sur la scène du théâtre de la Grange et devant d’autres habitants et des élèves de l’école Lucie-Aubrac, elles mettaient elles-même en espace leurs textes, accompagnés par deux comédiens de la compagnie.
Un comédien de la compagnie a d’abord lu un extrait de Berlin Sequenz puis Henriette, la doyenne, a été la première à se lancer. Pour des raisons de santé, elle a déménagé en centre-ville, dans un immeuble avec ascenseur, laissant derrière elle des liens chaleureux. « J’ai habité 17 ans à Rivet… un point de vue exceptionnel. » Alors par petites touches, elle dit ce cœur lourd d’être partie, retenant ses larmes en terminant un texte évoquant sa mère: « Une vie de femme, c’est une vie de tempête« .
Hélène aussi à un temps quitté la colline: « Avant, j’avais une maison à Rivet, mais j’étais trop isolée. J’ai déménagé à Tujac… Maintenant, j’habite un appartement sur le place principale et je ne partirai jamais. » Une place des Arcades qu’elle compare à une Tour de Babel: « Finalement, je suis bien ici, c’est un quartier où l’on s’entraide, une colline où il fait bon vivre. Mes voisins sont noirs, blancs, jaunes, musulmans, chrétiens ou athées, une mixité qui enrichit. » Maria raconte ses bonheurs de matin qui s’éveillent, entre odeurs de café, bruits assourdis, oiseaux devant sa fenêtre… Des textes intimes lus avec assurance et pudeur. Et il y a aussi ces phrases, entre rudesse de la vie et poésie de l’instant, reprises en chœur par habitantes et comédiens. « Toutes ces histoires sont vraies? » leur demande à l’issue un des élèves. « Oh que oui! » confirment-elles en chœur.
« Les gens donnent une mauvaise réputation à ce quartier, cela nous fait du mal », déplore Henriette dont le cœur reste ficèle à sa colline. « Il y aura d’autres étapes », promet Marie-Pierre Besanger. « Nous avons la sensation d’être sur un chemin. Les liens sont forts. »
Sur ce sujet, vous pouvez également consulter notre précédent article: