Le lac du Causse se révèle un joli terrain d’entrainement pour les militaires du régiment briviste. Son eau tout autant que ses alentours offrent à nos Bisons des scénarios propices à travailler les situations pour s’endurcir. Forger le corps et l’esprit.
Si vis pacem, para bellum (si tu veux la paix, prépare la guerre). Une locution latine que pratique au quotidien le 126e régiment d’infanterie reconnu pour sa valeur lors de ses régulières opérations extérieures. Les terrains strictement militaires de Sèchepierre et du Chastanet sont certes ses lieux d’entraînement privilégiés, mais aussi celui plus bucolique du lac du Causse, suscitant la curiosité des promeneurs du moment.


Cette semaine encore, le lac accueille une formation au long cours pour intégrer une section spéciale du régiment, à peine une trentaine d’hommes triés sur le volet pour effectuer des missions de pointe. Une formation exigeante qui, après les tests d’entrée, distille 16 semaines réparties au fil d’une année pour “s’aguerrir” à de multiples configurations pour les préparer à des situations qu’ils pourraient rencontrer sur un engagement: l’endurance, la hauteur, la nuit, la faim, l’aquatique… Avec en final un rallye sélectif.
Hier matin, quatre postulants découvraient une technique de franchissement de cours d’eau avec des moyens limités. “L’exercice consiste à simuler une infiltration avec un canot ne pouvant transporter que deux personnes”, explique l’adjudant-chef Jean-Marc qui chapeaute la cellule aguerrissement.
La consigne est donnée : gonfler le canot sans être repéré, le mettre à l’eau, pagayer à deux jusqu’à l’autre bord afin d’installer une ligne de vie grâce à laquelle les deux autres vont pouvoir récupérer l’embarcation et traverser à leur tour. Le tout en restant vigilant à la moindre attaque. Mise en pratique immédiate sous le contrôle minutieux de camarades rompus à l’exercice.
Les soldats enchainent aussitôt sur un autre exercice cette fois amphibie. Combinaison, palmes, masque, tuba et paquetage étanche: un matériel auquel ils ne sont pas tout à fait familiarisés. Il s’agit là aussi d’apprendre à progresser en mode furtif. “Plus on s’entraine à être opérationnel discrètement et rapidement, moins on est vulnérable”, commente le sous-officier qui ne ménage pas ses conseils depuis le pneumatique de sécurité.
“Le lieu se prête aux techniques de franchissement dans l’eau et sur l’eau, avec des embarcations plus ou moins grandes, mais son environnement est aussi très intéressant pour nous, avec des forets, des falaises, des terrains vallonnés…” Un parfait terrain de jeu pour des stages de survie. “Le lac du Causse est un site apprécié, pas seulement par le 126 mais aussi par d’autres unités de la région Sud-Ouest qui viennent s’y entraîner”, assure-t-il.
Même les nouveaux engagés du régiment y ont été confrontés à la fin de leur formation initiale, “les classes” d’antan. Il y a quelques semaines, ils y ont d’ailleurs nagé en treillis, chaussures aux pieds. Dans une eau à 15°. Un engagement physique intense. “Nous les mettons dans des situations qu’ils n’ont jamais été confrontées.” Il leur faut vaincre la sensation de froid, la fatigue, la peur de l’eau aussi pour certains… et faire corps avec les autres. “Le but est de leur montrer qu’ils peuvent toujours faire un pas de plus en avant.” Des exercices qui forgent le mental et la cohésion. Fidèles à la devise du régiment: “fier et vaillant”.
// Article de Marie-Christine Malsoute / Photos de Fatima Kaabouch











