Au cœur des nouvelles formes de conflits

Un général médiatique face à 200 jeunes de première... un rendez-vous très stratégique pour apprendre à décrypter l'actualité.
Le général Jérôme Pellistrandi conférencier du rendez-vous stratégique avec 200 élèves de première
© Fatima Kaabouch

« Quand j’avais 19 ans, je suis parti faire mon service militaire en Allemagne, la RFA. » En évoquant ce souvenir, le général Jérôme Pellistrandi capte d’emblée l’attention d’un auditoire à peine plus jeune que lui à l’époque.

« 65.000 soldats français étaient déployés face au pacte de Varsovie dirigé par l’Union soviétique. Aujourd’hui, 40 ans après, la période est similaire : une sorte de guerre froide avec une Russie qui veut réécrire l’histoire. C’est inquiétant, mais il y a aussi des pistes d’ouverture. »

Des propos qui résonnent en écho avec ceux tenus avant d’entrer dans la salle par un groupe d’élèves du lycée d’Arsonval : « Ce qui se passe en Ukraine prouve que la guerre peut arriver n’importe quand. On est loin du front, mais ce n’est pas rassurant. Il faut en avoir conscience, défendre nos valeurs et être plus soudé pour notre avenir. »

Ils sont près de 200 massés dans l’Espace Professeur Jean-Paul Escande. Des élèves de 1ère venus des lycées d’Arsonval et Bossuet de Brive, Edmond Perrier de Tulle ayant pris la spécialité HGGSP (histoire-géographie, géopolitique et sciences politique). Un auditoire sensibilisé et curieux de rencontrer ce général docteur en histoire, rédacteur en chef de la revue Défense nationale, consultant militaire de BFM TV et pour de nombreux autres media. Un parcours impressionnant résumé par deux élèves d’Edmond Perrier pour leurs camarades.

Deux élèves ont résumé  pour leurs camarades le parcours du général
© Fatima Kaabouch

Cette rencontre baptisée « Rendez-vous stratégique » est organisée par le “trinôme académique”. Une particularité française qui regroupe au sein de chaque académie un représentant des armées, un de l’Éducation nationale et un de l’union IHEDN (Institut des hautes études de la défense nationale).

« Vous avez la chance d’avoir un intervenant de haut niveau. Profitez-en, écoutez bien. Cette rencontre est faite pour vous, n’hésitez pas à échanger, il n’y a pas de question bête », les invite colonel Paul Sadourny, commandant le 126 et la base de défense.

Le général ne mâche pas ses formules : « Vous entendez beaucoup de déclarations, vous passez beaucoup de temps sur le téléphone. Il se dit tout et n’importe quoi sur les réseaux sociaux, Tic Toc, X… C’est à pleurer de débilités, de mensonges et de désinformations. Avant, on recevait une information travaillée et vérifiée. Vous devez faire attention aux moyens d’informations. Démêler le vrai du faux, c’est l’enjeu de votre génération. Il faut notamment acquérir ce recul nécessaire. »

Il ne faudra que quelques exemples où un avion ravitailleur de 61 ans, un futur sous-marin lanceur d’engin croisent nos téléphones quasi jetables pour que le spécialiste propulse les élèves dans le domaine de la stratégie et du temps long qui ne peut que s’appréhender à l’éclairage des connaissances acquises et de la réflexion. « C’est indispensable pour comprendre la géopolitique. »

Qu’en est-il justement de cette période très compliquée depuis 2022 où l’histoire s’accélère. « Nous devons renforcer nos capacités de défense non pas pour faire la guerre, mais pour dissuader l’adversaire de faire la guerre. » Dans la balance, la France a des bases solides. « La dissuasion nucléaire est un élément fondamentale qui assure notre sécurité et notre indépendance. Mais on ne peut pas être isolés et penser que notre sécurité s’arrête à la frontière du Rhin. Elle se joue en Ukraine, c’est la raison pour laquelle il faut la soutenir et avoir plus d’Europe. » De quoi enrichir le bagage des élèves, à l’approche du baccalauréat comme de leur vie d’adulte.

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