Cet après-midi, les employés de Fournil 19 ont manifesté devant le syndicat de la boulangerie, avenue Georges Pompidou. Leur revendication: faire lever l’obligation de fermer un jour par semaine qui entraînerait selon les manifestants des licenciements. Le syndicat a tenu ferme: « tout le monde doit respecter l’arrêté ».
Tee-shirts blancs estampillés au nom de leur entreprise, ils étaient venus en force, presque tous les employés sur les 28 salariés et 8 apprentis que compte le Fournil 19. Et ils brandissaient leurs pancartes artisanales au passage des automobilistes: « Non au jour de fermeture hebdomadaire », « Abolition de l’arrêté, Réouverture des négociations ».
Depuis le 1er septembre, leur entreprise a été contrainte de respecter l’arrêté préfectoral qui oblige tous les points de vente de pain une fermeture un jour par semaine (arrêté 96-227 du 5 juillet 1996 et qui a quelque mal à être respecté par tous). Devant l’échec des tentatives de leurs patrons pour maintenir leurs deux points de vente ouverts sept jours sur sept, les employés ont décidé aujourd’hui de prendre le relais et se sont invités à une réunion que tenait la Chambre patronale de la boulangerie pâtisserie.
« Cette fermeture va avoir pour conséquence plusieurs licenciements et des réductions de temps de travail et donc de salaire », explique Agnès Calmette, vendeuse. « Certaines petites et moyennes surfaces vendent pourtant du pain 7 jours sur 7 et nous on nous oblige à fermer. On tue l’artisanat », ne minimise pas la vendeuse. Solidaires de leurs patrons et craignant pour leur emploi ou leur salaire, les employés font bloc: « Nous voulons faire pression pour que le syndicat lève cet arrêté », ajoute Maria Pereira, responsable vendeuse.
Des employés seront reçus par le président de leur syndicat professionnel. Déception à la sortie: pour le syndicat, il n’est pas question d’infléchir la position. « Je comprends bien le souci des employés qui ont peur de perdre leur emploi », entame Christophe Debrach, président de la chambre patronale de la boulangerie pâtisserie. « Mais cet arrêté a été pris pour protéger les petits boulangers. On a fait pression sur tous les points chauds pour qu’ils le respectent eux aussi. Il existe depuis 1996 et il a fallu du temps pour le faire respecter. Aujourd’hui, on se bat encore avec les moyennes surfaces pour qu’elles s’y conforment aussi. Il faut être logique, il ne peux pas y avoir d’exception. Tout le monde doit respecter cet arrêté. »
Déçus, les employés ont finalement regagné leur Fournil, cette fois pour négocier avec leurs patrons.