Hépatantes, c’est le nom choisi par ces deux amies de 30 ans pour s’engager en mars dernier dans le Laponie Trophy, un raid féminin au cercle polaire qui se court en binôme pour soutenir une cause solidaire de son choix. Pour elles, le don d’organes et de tissus : elles sont bénévoles à l’association France ADOT 19 et viennent d’ouvrir une antenne à Brive.
Épatantes, car elles se voulaient à la hauteur de ce défi givré et elles l’ont été. Le H renvoie au mot « hépatique », ce pour quoi elles militent car outre le fait que Céline par son métier d’IBODE, infirmière de bloc opératoire, à l’hôpital de Brive, participe aux prélèvements d’organes, elle est aussi très concernée. Atteinte d’une maladie hépatique depuis ses 5 ans, elle sait qu’elle devra probablement à terme avoir une greffe du foie. Elle a déjà subi une opération lourde. « Huit heures d’intervention, un séjour en réanimation, une longue convalescence… Trois mois après, Salomé me proposait ce défi. »
« Tout le monde doit se sentir concerné, c’est un enjeu majeur qui permet de sauver des vies
et reste pourtant encore tabou. Ça ne fait pas mourir d’en parler. »
Les voilà parties en mars au pays du père Noël, sans vraiment de préparation spécifique, 18 mois après l’opération pour l’une, cinq mois après avoir accouché pour l’autre. « C’était vraiment dur, mais on a fini 12es sur 26, on est très fières. » Une participation qui a donné au don d’organes un bel éclairage sur les réseaux sociaux.
« Tout le monde doit se sentir concerné, c’est un enjeu majeur qui permet de sauver des vies, jusqu’à sept pour un seul donneur,et reste pourtant encore tabou. Ça ne fait pas mourir d’en parler. » Car c’est bien du don après une mort cérébrale auquel il faut penser de son vivant. Par principe, nous sommes tous donneurs, à moins de s’être inscrit sur le registre national de refus et il n’y a pas de contre-indication liée à l’âge.
« Neuf personnes sur dix se disent favorables à ce don. Mais dans les faits, les proches gardent le dernier mot et s’opposent au prélèvement. Le taux de refus est de 36 %. » Alors… il faut en parler avec son entourage, avant, au même titre que son choix de funérailles, au cas où (ce qui se produit rarement et selon un protocole très sécurisé). « Près de 27 000 patients espèrent chaque année recevoir un organe, mais moins du quart sont greffés. Près de 900 décèdent avant d’être appelés… »
Les Hépatantes (elles ont décidé de garder le bénéfice du nom) vont continuer à mener des actions de sensibilisation dans des établissements d’enseignement ou sur des événements. Sans oublier de continuer à vivre comme elles aiment « à 200 à l’heure, en se lançant des défis », une façon de se sentir bien vivantes.

À noter qu’à l’occasion de cette journée nationale, le centre hospitalier de Brive proposera également lundi 23 juin dans son hall de 10h à 16h et samedi 28 juin de 8h à 12h au marché de la Guierle devant la Halle Brassens, des stands d’information et de sensibilisation.