Nous sommes allés à la rencontre de l’association GEM Les Qui Libres qui, depuis 4 ans, est installée à Brive, rue Navier, et reçoit des adultes autonomes atteints d’un trouble du spectre autistique (TSA). Sa présidente Amandine Le Pontois, son président-adjoint Mohammed Bernaleau, autistes, et Mathilde Gennisson, l’animatrice, nous ont reçus dans le local du GEM. Un cocon pour la trentaine d’adhérents.

L’association GEM (pour Groupe d’entraide mutuelle*) Les Qui Libres a ouvert un local, il y a bientôt 4 ans, au 20 rue Navier, voie perpendiculaire à l’avenue Foch, « grâce à l’Adapei qui a fait valoir auprès de l’ARS des besoins d’un GEM avec profils TSA**, ici à Brive ». Amandine Le Pontois, 41 ans, la présidente, Mohammed Bernaleau, 23 ans, le président adjoint, tous les deux autistes, et Mathilde Gennisson, 35 ans, l’animatrice, nous ont accueilli dans le local de Les Qui Libres. L’association reçoit « des adultes autonomes atteints d’un trouble du spectre autistique afin de créer du lien social autour d’activités et faire en sorte que les personnes autistes sachent qu’elles ne sont pas seules », explique Amandine.
« Chacun utilise son talent, son super pouvoir au service de cette communauté »
Cette maison c’est un cocon, un refuge mais aussi un lieu d’interactions et de développement. « Ici, on peut poser le cerveau, c’est une détente, un lieu sans jugement », affirme Mathilde. « On pose un peu le masque. A l’extérieur, on s’adapte toujours, ici on se relâche, on est nous », ajoute Amandine. « Le GEM c’est une richesse. On est ici un peu comme dans une famille, chacun vient avec ses compétences », analyse Mathilde. « On se complète bien », poursuit Amandine. « Chacun utilise son talent, son super pouvoir au service de cette communauté ». Et au final, tout le monde progresse.
« On essaie de donner l’opportunité à chacun de pouvoir s’impliquer et de pouvoir exister en tant que personne à part entière »
Les adhérents de Les Qui Libres sont âgés de 18 à un peu plus de 60 ans avec différents troubles et une autonomie plus ou moins importante. « Une grosse partie a entre 20 et 30 ans et il y a de plus en plus de femmes. C’est un peu kif-kif, entre garçons et filles, maintenant », observe Amandine.Une diversité qui fait la force de l’association, mais qui n’est pas sans créer quelques difficultés.
Mathilde coordonne le programme de la trentaine de personnes qui fréquentent les lieux assidument ou non. Et ce n’est pas tous les jours facile. « D’une part, certains sont très occupés, ils travaillent, ont des activités extérieures et d’autre part, il faut bien entendu tenir compte des spécificités de chacun. Il y a différents niveaux d’autonomie, c’est surtout en fonction de ce que les adhérents aiment, de leurs disponibilités, de leurs envies et de leurs propositions que je prépare le planning. Tout cela fait comme une sorte de cocktail dans ma tête », assure Mathilde. Ateliers cuisine, couture, jeux de société, cinéma, piscine… il y en a pour tous les goûts. « On privilégie les activités en petits groupes », souligne Mathilde. « S’il y a un peu trop de monde, un peu trop de bruits ou d’interaction sociale, on n’est pas forcément à l’aise », précise Amandine.
Récemment et sur propositions de certains de ses membres, l’association est allée visiter un centre de tri, prochainement des adhérents iront passer un moment au centre de loisirs de Malemort pour parler de leurs spécificités avec des enfants « différents », comme le souligne Amandine. « Nous avons également assisté à un atelier avec Cap emploi dont le thème était : Faut-il parler ou non de son handicap en entretien d’embauche et comment le faire. C’est très intéressant ». Et dans quelques semaines, l’association se rendra à Poitiers au Futuroscope. Une sortie pas facile à organiser mais que tout le monde attend impatiemment.
Rue Navier, on essaie de changer le regard, de sensibiliser la population et de sortir des clichés. L’autiste n’est pas une bête de foire, ni cet enfant bizarre, différent, isolé dans la cour de l’école, ni non plus, le super intello renfermé. « On essaie de donner l’opportunité à chacun de pouvoir s’impliquer et de pouvoir exister en tant que personne à part entière, alors que dans la société actuelle, les personnes autistes sont en général exclues. On leur demande de s’adapter alors que c’est la société qui devrait s’adapter. » Les choses, malgré tout, changent petit à petit. Le GEM, à son échelle, y contribue. « Les Qui Libres » fait la force.
GEM Les Qui Libres
20 rue Navier
07.87.15.11.67
lesquilibres19@gmail.com
www.gemtsa19.fr