Mathieu Bosredon extraORdinaire !

© Fatima Kabouch

Le handbiker de 33 ans revient des Jeux paralympiques avec trois médailles d’or. C’est l’athlète français le plus titré de Paris 2024. Brive lui a fait un triomphe.

Il est devenu l’une des stars françaises des Jeux de Paris. Mathieu a fait exulter ses compatriotes dans le public, devant les écrans ou massés dans la fan zone à Brive. D’abord une, puis deux, puis trois éclatantes médailles d’or, consécutivement en contre-la-montre, course en ligne et relais mixte.

« Je suis très heureux de ramener trois médailles à la maison. Sur le papier, je savais que c’était dans mes cordes », confie-t-il après coup. Il n’a pas voulu afficher son ambition pour ne pas provoquer ce sort qui s’acharne souvent contre lui. C’est d’ailleurs ce qui s’est produit pendant la course en ligne où il a d’emblée creusé l’écart.

« Quand j’ai crevé, je me suis simplement dit « encore une » et j’ai géré pour tenir jusqu’à la zone d’assistance. » Tout était à refaire ou plutôt, pour celui qu’on surnomme « le bucheron », rien n’était perdu. Le coureur revient dans le groupe, le dépasse, mène l’échappée et s’envole vers une nouvelle victoire. Invincible !

« Je suis très heureux de ramener trois médailles à la maison.

J’espère que ça créera d’autres vocations. »

C’est cette opiniâtreté qui l’a toujours poussé depuis sa paralysie à 4 ans des membres inférieurs. Déjà gamin, il sortait du lot et la Ville lui attribuait à 13 ans un de ses trophées sportifs. « C’est le fruit de beaucoup d’années », reconnaît le handbiker.

La route aura été longue. « 18 ans. » Mathieu s’est toujours battu pour arriver où il est. Avec un mental d’acier, il a su se relever de ses échecs, comme après sa 4e place à Rio ou sa non-sélection pour Tokyo.

Le para-athlète n’est pas peu fier aussi d’avoir contribué à changer le regard : « J’ai vu des gens regarder des sportifs, pas des handicapés, avec des étoiles dans les yeux », revit Mathieu. « J’espère que ça créera d’autres vocations. » Ces trois médailles claquent comme une revanche.

Il a fêté ce triomphe au club France, à la cérémonie de clôture où il était dans le pack final pour éteindre la flamme, avec ses proches puis toute une ville rassemblée pour son retour – « Je crois que c’est la plus grosse émotion que j’ai eu depuis ces Jeux » – et le lendemain à la grande parade sur les Champs Élysées, jusqu’à être décoré par le président de la République. « Sans trop d’écart car la compétition continue. » Et pas question pour autant de se laisser griser.

« La gloire, ce n’est pas son truc », assure le champion qui adore savourer « la simplicité de la vie de tous les jours. J’ai une femme exceptionnelle, un fils de 14 ans formidable. Ma vie est formidable, cela suffit à mon bonheur. » Une belle lucidité.

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