Qu’est ce qui peut réunir le médecin urgentiste accaparé par l’instant et le moine bouddhiste versé dans la contemplation ? Xavier Emmanuelli et Matthieu Ricard puisent chacun dans leur rapport au temps cette part d’humanité qui les pousse à aspirer un monde meilleur.
Le médecin et le moine étaient réunis en début d’après-midi à l’espace Jean d’Ormesson au théâtre pour échanger sur le thème « Se reconstruire dans un monde meilleur ». Salle comble, évidemment. Et silencieuse, quasi religieusement, pour écouter tour à tour, l’un comme l’autre, distiller comme dans une respiration apaisée dans le tourbillon de la foire, des mots choisis tels des petits cailloux d’espérance. comme un écho à nous-mêmes.
Certes,cette crise sanitaire qui n’en finit pas de finir, ne porte pas à la joyeuseté. et pourtant, le médecin y voit notre planche de salut. « Nous sommes une mécanique que l’on peut réparer et à force de repousser la maladie, nous avions oublié que nous étions mortels. Nous sommes dans un état d’incertitude. Il faut profiter de cette crise pour construire un monde où on accepte notre nature et notre environnement. Le monde d’avant ne reviendra pas, on ne pourra plus consommer de façon aussi absurde. »
Avec malice, le moine se glisse dans la brèche: « La mort est certaine, son heure est imprévisible, ce qui donne une grande valeur à chaque instant de notre existence« , rappelle Matthieu Ricard. « Ce n’est pas en ayant toujours plus qu’on sera heureux, c’est une évidence que beaucoup ont déjà découvert. »
Pour l’urgentiste qui croit moins à la Cop 26 – « les montagnes ont toujours accouché de souris » – qu’à l’engagement de chacun, « nous avons nous notre part à jouer dans la beauté du monde et dans son amélioration. Notre miroir naturel, ce sont les autres. nous sommes profondément liés. » C’est dans cette appartenance humaine qui doit plus nous réunir dans la bienveillance que nous opposer dans les différences que Xavier Emmanuelli voit notre salut. « Nous avons tous en nous cette capacité. Je suis très optimiste sur ce monde d’après. » Le confiné professionnel que se veut Matthieu Ricard prone lui aussi une harmonie durable. « Chaque moment est imminemment précieux. Il nous faut redonner sa valeur au temps en évitant de le gaspiller. »
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