Togo 19 souffle ses 25 bougies

L’association Togo 19 fête ce mois d’avril ses 25 années d’existence. Un évènement qui mérite bien une petite fête et quelques autres réjouissances. Et ça commence par un repas dès le samedi 12 avril. Petit retour sur un quart de siècle d’histoire brivo-togolaise avec Jean-Louis et Cosette Verlhac, le président et la trésorière de l’association.

Savez-vous qu’au Togo on joue à la pelote basque ? Cela peut paraître assez surprenant et pourtant, c’est bien vrai. Et c’est grâce à l’association briviste Togo 19. Cependant, réduire l’action de cette association à ce seul fait d’arme, certes retentissant, serait un peu réducteur (il n’empêche, il faut bien le dire, le Togo a envoyé des joueurs à des championnats du monde de pelote basque). Depuis 25 ans, Togo 19 vient en aide à ce petit pays de l’ouest africain d’un peu moins de 10 millions d’habitants et particulièrement à deux villages, Glèkopé et Wanougba-Séva, situés au nord de la capitale Lomé dans la région des plateaux. Mais comment en est-on arrivé là ?

« Je n’ai rien à faire ici ! »

Officiellement Togo 19 est constituée le 13 avril 2000 mais l’aventure commence un peu avant à l’école Thérèse Simonet au sein de laquelle Cosette Verlhac enseigne.

 « Et dans cette école, il y avait deux enfants franco-togolais, Mathias Atayi, qui a d’ailleurs joué au CAB en équipe première, et sa sœur Linda. Ils ont souhaité connaître leurs origines et le pays d’où venait leur papa. Des enseignants ont donc établi une correspondance scolaire entre l’école et le village de Glèkopé », raconte Jean-Louis Verlhac, le mari de Cosette.  

Tant bien que mal la correspondance perdure un peu, vivote, mais deux ans plus tard, en février 2002, Jean-Louis, qui a rejoint entre temps l’association, Cosette et deux autres amis, décident de se rendre au Togo et de rejoindre Glèkopé. « On a pris l’avions à Orly, je me souviens, il faisait moins deux degrés et on est arrivé à Lomé, la capitale, à deux heures du matin. Il faisait 38 °C. Avant de prendre la route pour le village de Glèkopé, nous sommes allés à l’hôtel. En traversant la ville, j’ai eu l’impression d’être dans un immense bidonville », rembobine l’enseignant d’EPS à la retraite. Après sa première nuit africaine, Jean-Louis décide de rentrer à Brive, pensant qu’il n’avait « rien à faire ici ! »

Stylos, médicaments et pelote basque

Cependant, il ne rebroussera pas chemin. C’est les sourires aperçus et la gentillesse ressentie des Togolais, dès le lendemain matin, qui vont lui faire changer d’avis. Quelques heures plus tard, Jean-Louis, Cosette et leurs deux compères étaient en route pour Glèkopé à 100 km de Lomé. Direction le nord. Tout le long de la route, une file ininterrompue de jeunes, de vieillards, d’hommes et de femmes marchant de part et d’autre de la route pour se rendre à l’école, au marché, pour travailler dans les champs, impressionne Jean-Louis. « Cette image m’a marqué, j’avais l’impression (fausse) d’assister à une fuite ».

Les quatre blancs, « Yovo » en langue togolaise, arrivent enfin au village de Glèkopé. « Et là, nous sommes attendus et cela a été une fête qui a duré toute la journée », sourit Cosette. Des liens indéfectibles se nouent durant ce premier séjour, en particulier avec Victorien Dégnidé Zanou, enseignant et véritable pilier de l’association sur place.

Quelques jours après, de retour en France, il faut s’organiser pour intensifier l’aide. Togo 19 passe la vitesse supérieure. Un premier container est envoyé avec, comme promis, de nombreuses fournitures médicales, scolaires, sportives dont des palas et des balles… L’engouement sera tel autour de ce jeu qu’un fronton sera construit à Wonougba-Séva avec l’appui de maçons basques. Le Togo a depuis participé à trois compétitions internationales !

« Avec les paquets cadeaux que l’on fait ici pendant la période de Noël on nourrit 200 gamins pendant une année scolaire et demie. »

Plus important encore, durant les années qui suivront, l’association réhabilitera le dispensaire avec l’aide de l’IFSI de Brive, électrifiera le village de Glèkopé grâce à Électricien sans Frontière, créera une bibliothèque… À Wonougba-Séva, l’école sera reconstruite ainsi que la cantine pour accueillir les enfants qui viennent y manger gratuitement. La fréquentation de l’école passera de 85 à plus de 240 élèves. « Avec les paquets cadeaux que l’on fait à Brive pendant la période de Noël, on nourrit environ 200 gamins pendant une année scolaire et demie. » Un forage destiné à puiser de l’eau sera également creusé.

Encore aujourd’hui, Togo 19 fourmille de projets qui devraient se réaliser très prochainement. Des aides se poursuivraient au sein d’écoles mais cette fois-ci à Lomé et à Wonougba-Séva, l’association se lance avec une autre association Cap Togo dans le financement de formations à l’agriculture bio… et la pelote basque continue de se développer. Togo 19 continue d’aider un jeune joueur dans ses études pour devenir éducateur socio-sportif et qui aura entre autres pour mission de développer la pelote basque au pays.

En 25 ans Togo 19 a également permis à une quarantaine de jeunes Français de partir en mission au Togo. Quant à Jean-Louis et Cosette après 25 ans d’échanges, le couple se sent un peu Togolais à tel point que désormais ils aimeraient y vivre. Les premières appréhensions de Jean-Louis lors de sa première nuit à Lomé sont bien loin, dépassées.