« On peut faire la guerre pour fuir la guerre », explique Philippe Torreton qui après Mémé, livre hommage à sa grand-mère, se glisse dans la peau de son père avec Jacques à la guerre (Plon). « Une façon de mêler la petite à la grande histoire, de parler de toutes ces gouttes d’hommes que l’océan de l’histoire rend invisible. »
« On roulait tous les deux, mon père et moi. » La première phrase du roman donne le ton d’un texte très personnel, émouvant et sans pathos, écrit après la mort du héros, homme taiseux de son passé. Le comédien et metteur en scène reconstitue et invente le parcours de son père disparu dont l’adolescence a été marquée par la guerre, l’Occupation, les privations, la peur… Avec comme quête cette interrogation: comment, après la souffrance de ces années de plomb, bascule dans l’Indochine?
« On peut faire la guerre pour fuir la guerre, par ce qu’on est écrasé par une autre guerre, pour se chercher, par amitié… pour plein d’autres raisons que la guerre elle-même. C’est ce qui m’a troublé, ému et j’ai voulu mélanger ça avec mon parcours militaire, ces 3 jours », commente d’une pointe d’ironie l’ex-sociétaire de la Comédie française. « Mon père s’est engagé parce qu’on moins il pouvait manger. La grande histoire est réductrice: elle enseigne que la guerre a duré de 1939 à 1945. En réalité, ça ne s’est pas terminé avec la libération le 8 mai 1945. Rouen est détruite, les privations continuent, les blessures continuent… C’est ce qu’on fait au théâtre: dire que les choses ne se sont pas tout à fait déroulées comme ça. » Philippe Torreton a donc reconstitué par écrit le canevas, mis des paroles « là où il n’y en avait pas », là où la mémoire était cadenassée par le manque de vocabulaire. Pour lui, c’était aussi « une façon de mêler la petite à la grande histoire, de parler de toutes ces gouttes d’hommes que l’océan de l’histoire rend invisible ».
Infos sur foiredulivredebrive.net.
Sur ce sujet, vous pouvez consulter nos précédents articles:
- « On nous chouchoute »
- On vient de loin à la Foire du livre de Brive
- Le choix des trois
- La beauté de la nature est accessible à tous
- Les mots enchantés d’Arthur H
- Quand Delphine de Vigan fait sa déclaration d’amour
- Le temps des émotions
- Méditation collective avec Frédéric Lenoir
- Remise du Prix de la ville de Brive à Wilfried N’Sondé
- Philippe Grandcoing: chasseur d’histoire
- La Foire du livre de Brive mode d’emploi
- À la rencontre des prix littéraires
- Bertrand Périer, la force de la parole
- Des sentiments pas comme les autres
- Une nuit Stephen King
- Les rencontres professionnelles s’ouvrent au public
- Paroles d’habitants
- La Foire du livre de Brive conjuguée au Temps présent
- Les auteurs BD ne vont pas coincer la bulle
- Pierre Guyotat reçoit aussi le prix Medicis
- La musique des mots d’Arthur H
- Michel Peyramaure: comme un long fleuve
- La programmation jeunesse prône la paix
- François David, nouveau commissaire général de la Foire du livre
- Delphine de Vigan: une présidente engagée
- La Foire du livre de Brive dévoile ses temps forts
- Le Grand Prix Mallarmé de poésie revient à Béatrice de Jurquet
- Le Prix de la langue française décerné à Pierre Guyotat
- Cassandra O’Donnelle et Isabelle Pandazopoulos lauréates du double Prix jeunesse 12/17
- La Foire du livre rendra hommage à Jean d’Ormesson
- Foire du livre de Brive: un avant-goût du programme
- La liste des auteurs annoncés à la foire du livre de Brive
- Wilfried N’Sondé, Prix des lecteurs de la Ville de Brive-Suez
- Foire du livre: le train mais aussi l’avion
- Dessine moi un calligramme pour la Foire du livre
- Devenez bénévoles pour la prochaine Foire du livre
- Un nouveau commissaire général pour la Foire du livre et une nouvelle directrice à la culture
- Foire du livre: participez aux jurys des prix littéraires
- Delphine de Vigan, présidente de la prochaine Foire du livre