L’audience de rentrée du tribunal de Brive s’est déroulée, vendredi en fin de matinée, au sein du palais de justice. Ce rituel républicain permet de dresser un bilan de l’activité judiciaire sur le ressort du tribunal de Brive et de fixer quelques perspectives pour 2025 devant toutes les autorités locales.
Souligné à la fois par la présidente du tribunal, Caroline Chabanon, et la nouvelle procureure de la République, Florence Leroux-Ghristi, le tribunal manque cruellement de moyens pour rendre justice. Le recrutement de magistrats, bien qu’acté, se fait attendre. Cependant et malgré les difficultés, le tribunal de Brive mène un travail efficace.

« Les délais d’audiencement en matière correctionnelle restent très bons et la pratique très développée des comparutions sur reconnaissance préalable de culpabilité et les comparutions immédiates participent à éviter de faire du stock de procédures », ont souligné Caroline Chabanon et Florence Leroux-Ghristi. « En ce qui concerne l’activité civile, nous pouvons noter une très légère baisse des affaires nouvelles civiles générales et de celles du juge des contentieux de la protection, mais pas pour les affaires familiales qui augmentent de 1 % », a précisé la présidente du tribunal.
Une augmentation globale de l’activité du tribunal
Mais il ne faut pas se voiler la face. La situation est difficile particulièrement au tribunal des enfants. L’institution fonctionne à flux tendu.

Le tribunal des enfants en difficulté, un juge toujours attendu
« L’activité du tribunal pour enfant continue de progresser avec près de 393 affaires nouvelles en assistance éducative et 106 au pénal ce qui fait une augmentation de nouvelles affaires de 14% au civil et de 33 % au pénal. Le nombre de mineurs suivis en assistance éducative a augmenté de 39 % pour atteindre le chiffre de 1449 avec seulement deux cabinets de juge des enfants », a constaté Caroline Chabanon. « On ne peut que relever les conditions difficiles dans lesquelles magistrats et fonctionnaires travaillent au sein du tribunal pour enfants de Brive. L’arrivée du troisième poste de juge des enfants annoncée se fait douloureusement attendre. »
6189 affaires pour trois magistrats
La procureure, Florence Leroux-Ghristi, partage également le constat de la présidente concernant les difficultés pour les juges à accomplir leurs missions. Le nombre d’affaires pour les magistrats du ministère public augmentent et les effectifs ne bougent pas. La magistrate, fraichement arrivée, dresse un bilan 2024 tout de même inquiétant. Augmentation des violences intra-familiales de 4%, augmentation de 23 % des procédures liées aux infractions à la législation sur les stupéfiants hors leur simple usage. Avec 6189 dossiers pour trois magistrats, les effectifs sont, pour la procureure, largement insuffisants, « d’autant plus que les perspectives d’amélioration restent à ce jour totalement aléatoires. »