« C’est une des plus belles sélections depuis six ans« , s’étonnerait presque le délégué général Giulio Casadei pourtant aux manettes. L’alchimie d’une sélection recèle toujours sa part de mystère échappant à ceux-là mêmes qui l’effectuent, d’autant qu’il a fallu composer, cette année encore, avec pléthore de candidats. « Environ 600 films. » Pour n’en retenir que 22, imaginez !
« Il y a un mélange de cinéastes importants, de renommée internationale, et la découverte de jeunes, français et étrangers. Dix pays sont représentés cette année dans la sélection dont 4 nouveaux, l’Éthiopie, la Palestine, la Géorgie et Taïwan. Avec une belle représentativité de féminines : 12 réalisatrices cette année », a-t-il détaillé ce matin lors de la conférence de presse de présentation.

Si éclectique que soit cette sélection, abordant un large éventail de genres et sensibilités, il semblerait qu’en émerge ce que le délégué général a nommé « une notion d’habiter ». « La pluralité des sujets abordés donnent un instantané de notre temps. Elle interroge nos rapports au monde, à l’espace, aux autres… En ce sens, c’est une sélection « politique » qui raconte les difficultés de notre époque. » 22 films en compétition internationale pour 11 prix décernés par 6 jury dont le principal sous la présidence de la réalisatrice Patricia Mazuy.
L’édition compte également une belle richesse de séances hors compétition et de partenariats qui poussent le total à 47 films en 6 jours. Il y aura des thématiques « Série B », du temps où le cinéma américain se moquait bien des cloisonnements (l’équipe du Festival a même dû se charger des sous-titrages inexistants pour deux d’entre eux), « Fantastique français » avec à nouveau une pépite de Claude Chabrol jamais diffusée en salle, « La comédie humaine » et ses 9 films qui titille la réflexion à travers le rire – tout un art -, une séance spéciale Jane Campion, un joli ciné-famille…
Les professionnels comme les futurs cinéastes ne sont pas en reste avec des rencontres et tables rondes. Sans oublier de semer l’avenir, en éveillant les jeunes avec des séances réservées aux scolaires en matinée (certaines sont ouvertes à tous) et concoctées avec le pôle d’éducation à l’image Les Yeux verts.
Notez également les grands événements gratuits comme la cérémonie d’ouverture (le 7 avril à 20h), le ciné-concert (10 à 20h30 eu théâtre), le karaociné danse (11 à 20h30) et la cérémonie de remise des prix (samedi 12 à 18h).

Pendant 6 jours, le monde du cinéma aura donc de nouveau le regard tourné vers Brive. « Nous avons toujours cherché à révéler les talents. C’est ce parti pris en soutien à la création, même si le film peut paraître fragile, qui nous vaut la reconnaissance de la profession. La plupart des réalisateurs français que nous avons sélectionnés à Brive ont d’ailleurs depuis fait carrière », explique la secrétaire générale Maguy Cisterne.
« Le Festival a un retentissement national. À Cannes, Brive est reconnu comme défendant le cinéma d’auteurs« , témoigne le directeur du Rex Romain Grosjean. « Un pilier sur lequel s’appuie la politique culturelle de la Ville« , assure Philippe Lescure, maire-adjoint à la Culture. « Le Festival n’est que la partie émergée d’une dynamique à l’année et nous souhaitons renforcer la place de l’image dans la cité gaillarde. »

Si ces rencontres internationales ont la faveur du public – 7 500 entrées en 6 jours ! -, elles ne le doivent pas seulement à la programmation qui joue des thématiques pour drainer le néophyte curieux tout autant que l’amateur averti. Cet engouement s’appuie évidemment aussi sur des tarifs des plus attractifs : 4 euros la séance, 20 euros le pass 6 jours, un pass famille et des grand-messes gratuites. Une volonté affichée d’ouvrir un cinéma créatif au plus grand nombre, avec cette double exigence conjuguant qualité et festivité. On a déjà hâte d’y être.
Plus d’infos sur festivalcinemadebrive.fr où vous pourrez trouvez dès la semaine prochaine la programmation détaillée.
