Samedi soir, lors de la cérémonie de clôture aux onze prix, le lauréat, déjà récompensé par le Prix Ciné+ lui garantissant une diffusion, n’a pu contenir son émotion, cherchant mots et souffle pour exprimer son bonheur. Sur un petit nuage. Ravi du succès remporté par son film qui aborde pourtant un sujet difficile : trois frères se retrouvant auprès de leur mère mourante.
« Le film est dur, âpre, touche à l’intime. Il est fini depuis l’année dernière. Giuilio a été le tout premier à avoir cru au film (Giuilio Casasei, délégué général du Festival, NDLR) et c’est la première fois que je le montrais au public. C’est toujours un moment un peu vertigineux, on ne sait pas comment il va être reçu. Et là de sentir ce bel écrin qu’est Brive pour accueillir ces formats là qui sont pas standard, ça fait un bien fou. »
Moyen métrage… le format interpelle toujours. « J’ai fait un long métrage avant et plein de gens ne comprennent pas pourquoi en avoir fait ensuite un moyen… comme si il y avait une hiérarchie dans les formats. C’est aussi dur à financer, à produire… Le besoin de pratiquer, d’expérimenter, de penser, d’exprimer, va avec tous les formats. »
Court, moyen, long… Des réalisateurs de renom ont offert des chefs d’œuvre en s’émargeant du dictat d’un format de diffusion. « Des cinéastes que j’aime comme Eustache ne se sont jamais posé la question. Je ne sais pas pourquoi on a perdu ça et des festivals comme Brive se battent pour justement re célébrer tous ces formats. »
Dans cette semaine intense, David Depesseville aura aussi vu quelques uns des 21 autres films en compétition pour cette 22e édition. « J’ai vécu cette semaine dans une bulle. Ça fait cliché mais ce qui est beau, c’est cette fenêtre sur le monde entier. On passe d’une fiction à un documentaire expérimental, avec des réalisateurs qui viennent de partout… C’est génial. Dans ce monde hallucinant, avec tout ce qui se passe, j’aime bien l’idée d’une communauté de résistants ici et là qui partagent une certaine humanité. »

