À Brive, la Croix-Rouge assure en hiver trois maraudes par semaine. Elle a besoin de bénévoles pour les faire tourner et du matériel à distribuer aux plus démunis.
C’est soir de maraude. Dans l’arrière-cour de la Croix-Rouge, le camion attend d’être ravitaillé pour une tournée. Elles ont lieu les lundis, mercredis et vendredis. Tous les jours en cas d’activation du plan grand froid niveau 2. Le déroulé est bien rodé. Le matin même, des bénévoles effectuent le ramassage des denrées alimentaires auprès de la Banque alimentaire et d’autres fournisseurs. À 17h30, d’autres viennent préparer le chargement. À 19h, une équipe de trois part marauder à travers la ville jusqu’à 23h.
Les arrêts sont immuables : devant l’hôpital, à l’ancienne caserne sur le boulevard Brune et à la gare ferroviaire. S’y ajoutent d’autres points selon la nécessité. L’équipe distribue un casse-croûte, du café, un laitage, des fruits, des couvertures, un sac de couchage, des vêtements chauds…
Vous pouvez d’ailleurs aussi donner couvertures, duvets, manteaux, vêtements chauds, gants, bonnets, chaussettes, sacs à dos de toutes tailles et des croquettes pour chiens, fidèles compagnons de route.
« Le premier objectif, c’est le lien social. La soupe, le café, c’est ce qui nous sert de contact auprès d’eux », commente le président de la Croix-Rouge Jérôme Chauvignat. « On les maintient dans l’estime de soi. Certains viennent vers nous uniquement pour pouvoir discuter, mais on voit bien que cette aide devient de plus en plus nécessaire, vitale même. Avant, ils emportaient leur casse-croûte, maintenant ils le mangent sur place. »
Ces « ils », croisés au fil des arrêts, sont autant de parcours singuliers, d’accidentés de la vie, professionnelle comme personnelle, qu’une perte d’emploi, un divorce ont conduit à la dégringolade. Les maraudes scintillent alors comme une lueur au cœur d’une nuit plus propice aux confidences. Il est des trajectoires pour lesquelles il faut juste être là pour l’autre, dans une écoute sans jugement. Avec humanité.
« Certains ont un logement, la plupart non et vivent dans la rue, un squat ou au gré de leurs connaissances. Beaucoup sont des habitués. Nous essayons d’orienter les nouveaux vers des cellules d’hébergement. D’ailleurs, les lundis, nous sommes accompagnés par un éducateur du CCAS de la Ville », témoigne Jean-Pierre Ardouin, coresponsable du Samu social.
Le Samu social tourne ainsi avec un volant d’une trentaine de bonnes âmes, pour moitié de retraités, l’autre d’actifs de tous âges et même d’ados. La Croix-Rouge lance donc un appel aux bonnes volontés. « Il faut des gens qui ont du cœur, l’envie de partager, ne pas avoir d’a priori et peur de l’autre. Nous demandons aux bénévoles de s’engager au moins sur une à deux maraudes par mois afin de pouvoir tisser et maintenir le lien avec les personnes accompagnées. » D’autant que le Samu social souhaiterait maintenir le rythme de trois maraudes tout au long de l’année. Le besoin est là.
Plus d’infos auprès de la Croix-Rouge, 1 boulevard Anatole-France (en face du commissariat de police), du lundi au vendredi de 14h à 17h et dans ces horaires au 05.55.18.03.26.
Pensez aussi au 115
N’hésitez pas à appeler le 115 pour signaler une personne sans abri et en danger. Il s’agit d’un service d’appel d’urgence gratuit porté ici par l’association Le Roc. Ce numéro fonctionne 24h sur 24 et est à la disposition des personnes sans abri et des habitants qui auraient connaissance de personnes dans cette situation. Le 115 évalue l’urgence des situations et régule les places d’hébergement disponibles pour la nuit sur l’ensemble du département.